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Les enfants, victimes de la violence dans l'est de la RDC

17 janvier 2025

En RDC, l'ONG Save the Children tire la sonnette d'alarme alors que la violence dans l'est du pays a poussé quelques 100.000 personnes, dont de nombreux enfants, à fuir leurs foyers.

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Un policier en face de plusieurs enfants à Goma dans l'est de la RDC
Dans l'est de la RDC, la violence a poussé quelques 100.000 personnes dont de nombreux enfants à fuir Image : Ute Schaeffer

Dans l'est de la RDC les déplacés sont confrontés à des conditions de vie difficiles dans les camps. À cela s'ajoute le fait que la recrudescence des combats a affecté les opérations humanitaires, notamment dans la province du Nord-Kivu, ce qui fait craindre une aggravation de la situation des déplacés, à commencer par les plus jeunes.

Oana Mihai est la directrice humanitaire de Save the Children en République démocratique du Congo. Elle fait ici le point sur la situation des enfants.

"La réponse humanitaire s'est organisée"

Écoutez ou lisez l'interview avec Oana Mihai.

Oana Mihai : Je tiens à préciser que nous avions quand même terminé l'année 2024 avec des vagues massives de déplacement, notamment en décembre dans le territoire de Lubero où on a décompté 290.000 nouveaux déplacés, dont 170.000 étaient des enfants.

Force est de constater que la réponse humanitaire s'est organisée depuis l'augmentation de l'intensité des affrontements et les déplacements qui ont suivis.

DW : Alors, dans ce contexte de crise, quels sont les besoins les plus urgents des déplacés et notamment des enfants ?

Oana Mihai : Nous avons noté effectivement que chez les personnes déplacées internes, les besoins en abris, en nourriture, en eau potable et la protection restaient parmi les plus critiques pour les enfants. Les besoins en nutrition et santé, éducation et protection ressortent à chaque évaluation rapide, hélas ! Nous voyons aussi également les besoins en accompagnement psychosocial qui frisent les statistiques records.

Les chiffres concernant l'atteinte aux droits de l'enfant étaient aussi déjà très inquiétants. Mais depuis la reprise des hostilités, nous avons vu également une augmentation drastique.

Les chiffres qui sont en notre possession indiquaient que 30  % sont catégorisés comme violations graves des droits de l'enfant. 41  % étaient des violences sexuelles, 20  % étaient le recrutement dans des groupes armés et 14  % étaient des meurtres et mutilations des enfants. Actuellement, on n'a pas des chiffres mis à jour sur la déscolarisation des enfants en âge d'aller à l'école sur tout le territoire. Mais là où nous avons eu accès aux chiffres, on sait que, par exemple, sur le territoire de Lubero, sur 1900 enfants déplacés en âge d'être scolarisés, seuls 300 étaient scolarisés.

DW : Il est difficile pour le moment d'avoir accès à certaines zones.Comment travaillent les humanitaires sur place et notamment Save the Children dans ce contexte, pour fournir tout de même de l'aide aux populations, aux déplacés, aux enfants en l'occurrence ?

C'est vrai que les affrontements limitent nos mouvements et nous ne souhaitons pas exposer notre personnel à des feux croisés dans des zones où notre accès est un peu plus limité. Pour l'instant, notre réseau de partenaires locaux est très actif. Cependant, leur capacité est également mise à rude épreuve et soufflées par les besoins, mais aussi par des limitations de ressources financières.

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique