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6 juillet 2010

Le gouvernement thailandais a décidé mardi de maintenir l'état d'urgence à Bangkok et dans dix-huit provinces, alors que l'opposition dénonce la censure et les arrestations dont elle fait l'objet.

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Les violences du mois de mai ont surpris, dans un pays qui n'est pas habitué à de tels débordements.Image : AP

Pendant de longues semaines, en avril et en mai, des dizaines de milliers de Chemises rouges ont occupé un quartier commerçant de Bangkok, défiant le gouvernement d'Abhisit Vejjajiva. Un Premier ministre qu'ils accusent de défendre uniquement les intérêts des classes les plus aisées. Ils réclamaient le retour de Thaksin Shinawatra, l'ancien Premier ministre, chassé du pouvoir par un coup de force en 2006.

Le mouvement, qui s'était longtemps déroulé dans le calme, a pris fin avec l'intervention de l'armée le 19 mai. Selon le bilan officiel, les affrontements de ces derniers jours d'occupation ont fait 90 morts et près de 2.000 blessés.

Thailand Unruhen in Bangkok
Les affrontements entre les manifestants anti-gouvernement et les forces de l'ordre ont fait 90 morts et près de 2.000 blessés.Image : AP

Depuis, l'État d'urgence est en vigueur dans la capitale et dans 23 provinces, sur les 76 que compte le royaume. La mesure concerne en particulier les provinces où se concentrent les partisans de Shinawatra. Ceux-ci se plaignent d'être visés par des arrestations et ils dénoncent la censure pratiquée par le gouvernement. En effet, les autorités ont arrêté plusieurs centaines de suspects et fermé des chaînes de télévision, des radios et des sites internet.

Risque de radicalisation

L'opposition n'est pas la seule à réclamer la levée de l'état d'urgence. L'International Crisis Group, une organisation qui s'est spécialisée dans la prévention des conflits, s'est exprimé pour la fin de cette mesure. L'ICG met en garde : "Comme les Chemises rouges n'ont aucune occasion de s'exprimer ouvertement et pacifiquement, du fait des lois draconniennes, leur mécontentement, légitime, se tourne vers la clandestinité et peut-être vers des actes illicites et violents."

Thailand Abhisit Vejjajiva
Les Chemises rouges réclamaient le départ du Premier ministre Abhisit Vejjajiva.Image : AP

Un avertissement qui n'a visiblement pas convaincu le gouvernement thailandais. Le Premier ministre Abhisit Vejjajiva considère que son gouvernement a encore besoin de "cet outil pour assurer la paix, l'ordre et la stabilité". L'état d'urgence a donc été confirmé dans 18 provinces et à Bangkok.

Auteur : Sébastien Martineau
Édition : Fréjus Quenum