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Le budget 2018 divise la classe politique congolaise

29 décembre 2017

Le président Joseph Kabila a promulgué le budget 2018, qui accuse une baisse de 10,5 % par rapport à l’année précédente. De quoi alimenter les doutes sur l'organisation de la présidentielle l'an prochain.

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Demokratische Republik Kongo Parlament Kinshasa
Image : picture-alliance/dpa

La baisse du budget national congolais atteindrait 35 % - si on prend en compte la forte dévaluation du franc congolais ces deux dernières années. Pourtant, c'est bien avec ce budget que le gouvernement congolais compte financer les élections générales, à hauteur de 432 millions de dollars. " Cette baisse, qui n'est d'ailleurs pas la première qu'on a eu ces dernières années, est liée aux turbulences au niveau des bourses mondiales. Notamment la situation du prix du cuivre et du cobalt, qui sont parmi les ressources principales avec lesquelles la RDC achète des devises sur le marché international. Donc, cela est certainement un point fort qui a mis de la pression sur l'économie nationale congolaise" explique Christoph Vogel, chercheur allemand, spécialiste de la République Démocratique du Congo.

Le budget 2018 de la RDC ressemble à un petit morceau d'os au milieu d'un immense plat de riz pour une population estimée à plus de 85 millions d’habitants selon Gerd Hankel, chercheur à l’Institut allemand de recherches sociales de Hambourg. "Vous voyez, le Congo est un pays très riche. Il y a des ressources, le malaise actuel est plutôt dû à une mauvaise gestion des richesses nationales. Or, l'Etat a le devoir de les redistribuer équitablement. Malheureusement, l'argent va dans la poche de quelques-uns, et le peuple n'a rien du tout",  martèle l'expert allemand.  

EU-Mission im Kongo - Straßenszene
Image : picture-alliance/ dpa

Manque d'industrie 

La République Démocratique du Congo ne possède aucune industrie d'exportation, et les immenses matières premières dont regorge la RDC sont très mal gérées et redistribuées, estime pour sa part Christoph Vogel. Aux problèmes économiques et aux conflits armés dans l'est du pays vient s'ajouter une crise politique qui ne cesse de secouer le pays. L'opposition soupçonne l'actuel président congolais de vouloir rester au pouvoir au-delà de ses deux mandats constitutionnels. "Vu que le calendrier électoral est en place avec de nombreuses étapes, qui vont aboutir à des élections prévues fin décembre 2018, la grande préoccupation est de savoir comment financer les différents scrutins, et notamment les scrutins régionaux" , renchérit Christoph Vogel. 

Une double incertitude 

D'une part, la situation financièrement est extrêmement compliquée pour les élections de 2018. D'autre part, le doute persiste sur la contribution des partenaires internationaux de la RDC. Contrairement à 2005 et 2006, où il y avait un soutien assez robuste y compris financier de la communauté internationale pour les élections en RDC, en 2018, en raison du doute qui persiste sur la candidature ou pas de Joseph Kabila, aucune aide extérieure n'est encore annoncée.