En 2015, la population européenne va commencer à diminuer
11 décembre 2008La Commission européenne considère le vieillissement de la population comme un défi aussi important que la mondialisation ou le réchauffement climatique. Selon les estimations actuelles, la croissance démographique par accroissement naturel devrait cesser à compter de 2015. Et à partir de 2035, l’immigration ne devrait plus être en mesure de compenser la baisse des naissances en Europe. Ceci représente bien entendu une « bombe à retardement » pour le financement des retraites puisqu’un Européen sur trois aura plus de 65 ans d’ici 2060.
En Italie, plus d’un million de retraités continuent à travailler après l’âge de la retraite. Il s’agit souvent de petits travaux : ici, un retraité qui rend quelques services, là une veuve qui va faire les ménages. Mais pour la plupart, c’est une nécessité économique car le montant de leurs retraites ne leur permet déjà plus de vivre. Pour régulariser ces petits boulots qui se font le plus souvent au noir, le gouvernement va autoriser les retraités à avoir une activité salarié tout en continuant à percevoir leur retraite.
Exemple d'un retraité qui est obligé de continuer à travailler pour vivre avec Mathilde Auvillain à Rome.
L’autre grand enjeu est de savoir comment maintenir la compétitivité de l’économie européenne avec un nombre de plus en plus réduit d’actifs. L’Allemagne, par exemple, vieillit à grande vitesse. D’ici 2025, la population des plus de 80 ans va augmenter de 70 %. Bien entendu, cela va se manifester dans le monde du travail. Il y aura de plus en plus de salariés âgés et c’est une des raisons pour laquelle l’âge officiel de la retraite a été repoussé à 67 ans. Si certaines entreprises continuent de voir les « seniors » comme des travailleurs qui coûtent cher et sont peu efficaces, d’autres au contraire ont décidé de les intégrer. C’est le cas du garage automobile de Günter Jansen, à Munich.
Un reportage de Isabelle Hartmann.
L'actualité de la semaine
La Suisse rejoint l’espace Schengen, ce qui va entraîner des conséquences très concrètes pour les étrangers qui disposent du visa Schengen. Trois changements essentiels entrent en vigueur. Avec notamment, bien sûr, le contrôle des frontières.
Marion Moussadek à Genève.
Autre actualité importante cette semaine avec le Conseil des chefs d’état européens qui se tient à Bruxelles. Les 27 vont débattre du plan de relance face à la crise, du processus de ratification du Traité de Lisbonne et du paquet « Energie-Climat » dont ce sont les négociations de la dernière chance. Celui-ci prévoit de réduire de 20% d’ici 2020 les émissions de gaz carbonique, avec une part de 20% d’énergie renouvelable. Un accord a été trouvé mardi sur les énergies renouvelables. Mais les blocages les plus importants concernent, depuis le début, les obligations de réduire les émissions de CO2. L’Allemagne, par exemple, ne voulant pas pénaliser son industrie lourde, très consommatrice d'énergie.