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Emmanuel Seck : "à la Cop25, on a tourné en rond"

16 décembre 2019

Un document a minima a été adopté sans accord sur des points essentiels en raison des réticences de certains Etats. Parmi ces points, il y a le financement de l’adaptation, très important aux yeux des pays africains.

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UN-Klimakonferenz 2019 | Cop25 in Madrid, Spanien | Carolina Schmidt, Cop25-Präsidentin
Image : Reuters/N. Doce

"Le fonds d’adaptation aux changements climatiques est très important pour nous" (Emmanuel Seck)

La conférence climat de l'ONU qui s'est achevée dimanche à Madrid n'a pas été à la hauteur de l'urgence climatique.

Même avec plus de 40 heures de négociations supplémentaires sur le programme initial, les délégués des pays en développement n'ont pas vu dans les textes adoptés à Madrid, le reflet d’une demande d'actions radicales et immédiates tenant compte de l’urgence climatique.

Un rendez-vous manqué

Pour bon nombre de délégués africains, les résultats de la Cop25 n’ont pas comblé toutes les attentes, les pays riches ayant refusé de mettre la main à la poche.

Spanien UN-Klimakonferenz Cop25 in Madrid
Image : DW/I. Banos Ruiz

Ils ont notamment regretté l'absence d'avancées sur la mise en place des mécanismes de marché de crédit carbone censés alimenter le fonds d’adaptation. C’est ce que délpore aussi Emmanuel Seck, négociateur et spécialiste des questions liées au financement climat.

"Le fonds d’adaptation aux changements climatiques est très important pour nous. Malheureusement même si le prix du carbone a baissé, il y a des atermoiements, c’est-à-dire qu’on tourne en rond alors que la réponse ne devrait pas être compliquée à moins qu’il y ait des non-dits."

Les négociations sur la mise en place des mécanismes de marché de crédit carbone ont été reportées à l'an prochain, lors de la Cop 26, à Glasgow.

Urgence climatique

Pourtant avec une année marquée par des catastrophes climatiques, la pression des citoyens dans les rues pour le climat et des rapports scientifiques toujours plus alarmants, les pays africains et les Etats insulaires s’attendaient à des avancées sur leurs sujets de préoccupation.  

Spanien Klimaverhandlungen bis Sonntagmorgen - Kritik an Konferenzleitung
Image : AFP/C. Quicler

"La question des pertes et préjudice a été discutée. Comment arriver à financer ces questions au niveau des pays qui souffrent des risques et catastrophes, qui ont besoin d’assurance, des mesures par rapport à l’acuité des questions de changements climatiques. Sur ces questions, on a pas trouvé de réponses", a déclaré Emmanuel Seck de l’Ong Enda Tiers-monde.

Sans surprise, quasiment aucun des grands pays émetteurs n'a fait d'annonces significatives pour rehausser ses ambitions, ni donné de signe clair d'une telle intention pour 2020.

Avant d'évoquer leurs propres engagements révisés, les deux nouveaux grands émetteurs de gaz à effet de serre que sont la Chine et l'Inde insistent sur la responsabilité des pays développés. Ceux-ci doivent faire plus et respecter leur promesse d'aides financières aux pays en développement, insistent Pékin et New Delhi.