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Echec programmé à Genève

Aude Gensbittel2 juillet 2012

Lors de la conférence internationale consacrée à la Syrie samedi à Genève, les pays présents se sont mis d’accord sur un plan de transition politique qui prévoit la formation d'un gouvernement d'union nationale.

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Kofi Annan
Kofi AnnanImage : Reuters
Les violences se poursuivent dans la ville de Homs
Les violences se poursuivent dans la ville de HomsImage : Reuters

La conférence sur la Syrie, qui a réuni à Genève la crème de la crème de la politique internationale, n'a rien apporté, déplore le Tagesspiegel. L'opposition rejette le plan de gouvernement de transition et le qualifie de « perte de temps ». Quant au régime du président Bachar al-Assad, cela fait longtemps qu'il ne se laisse plus impressionner par l'opinion du reste du monde. La seule conclusion concrète que l'on puisse tirer de cette rencontre n'est pas nouvelle : la Russie refuse de retirer son soutien à Assad et ne le fera sans doute jamais.

Pour la Süddeutsche Zeitung, la Russie prend de grands risques pour rester fidèle à son allié syrien et faire front à l'Occident. Mais il faut garder à l'esprit que personne ne sait vraiment de quel soutien dispose encore Assad en Syrie. Perpétrer des attentats à la bombe à Damas n'est pas le meilleur moyen de convaincre les indécis – y compris parmi les minorités chrétiennes et alaouites – des intentions pacifiques des rebelles.

L'opposition refuse toute solution tant que Bachar al-Assad reste au pouvoir
L'opposition refuse toute solution tant que Bachar al-Assad reste au pouvoirImage : REUTERS

Die Welt souligne que d'une part la Turquie accueille des réfugiés et des rebelles syriens et profère des menaces de guerre envers Damas pour gagner des points sur le plan intérieur. D'autre part, la Russie fournit des armes aux troupes de Bachar al-Assad. A Genève, ces deux pays se sont déclarés en faveur d'une solution pacifique qu'ils minent eux-mêmes depuis longtemps. En même temps, personne n'ose parler d'une intervention militaire. Les Etats-Unis sont en pleine campagne électorale et après l'Irak et l'Afghanistan, le président Obama va bien se garder de commencer une nouvelle guerre. Sans le soutien de Washington, il n'y aura pas d'intervention militaire. Assad le sait et il continue son bain de sang.

L'un des arguments principaux contre une intervention internationale est que la Syrie est une véritable poudrière ethnique et religieuse, qui pourrait mettre feu à toute la région, écrit la Frankfurter Rundschau. Mais plus la guerre civile se poursuit, plus les fronts se durcissent autour d'identités religieuses : d'un côté la secte chiite des alaouites au pouvoir, de l'autre la majorité sunnite de la population. La guerre de religion semble déjà bien ancrée dans le pays.