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Déjà 1 an en prison pour quatre journalistes d'Iwacu

Antéditeste Niragira
22 octobre 2020

Les journalistes ont été condamnés à deux ans et demi de prison. Ils partaient en reportage à Bubanza où l'armée du Burundi faisait face à des rebelles.

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Des participants à un séminaire sur l'informatique, un programme de l'Ecole supérieure africaine des technologies et des communications (Abidjan, 18.04.2015)
Depuis le coup d'Etat de 2015, la pression s'est accentuée sur les journalistes au BurundiImage : Getty Images/AFP/I. Sanogo

Les quatre journalistes d'Iwacu purgent une peine de deux ans et demi de prison pour atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat. Ils avaient été arrêtés dans la province de Bubanza, où ils enquêtaient sur des présumés affrontements entre l'armée burundaise et un groupe armé venu de République démocratique du Congo.

Dans les locaux d'Iwacu, l'atmosphère est pesante pour ce premier anniversaire.

Douleur encore vive

Dorine Niyungeko dénonce "l'injustice" dont sont victimes ses quatre collègues depuis un an. "Ça fait mal de savoir nos confrères toujours en prison. Mais ça me donne une certaine détermination de travailler pour honorer notre métier. Je demande leur liberté pour qu'ils reviennent au travail pour continuer à informer le public burundais", plaide la journaliste.

Au sein des différentes rédactions du groupe de presse privé Iwacu, l'absence des quatre prisonniers se fait sentir.

Raymond Nzimana, rédacteur en chef du site web se dit aussi triste. "Nous avons une perte énorme au travail. Leur participation aux productions quotidiennes et hebdomadaires nous manque", se plaint-il.

Lire aussi → Le calvaire des journalistes africains

Abbas Mbazumutima est le directeur des rédactions. Assis dans un studio d'enregistrement radio, il regrette que le groupe de presse ne profite plus du talent des quatre journalistes, trois femmes et un homme, tous jeunes, coupés de l'exercice leur métier.

"Agnès (Ndirubusa) était chargée du desk politique. Pour l'instant, ce service ne marche plus très bien. Agnès au Burundi est parmi les plus belles voix que nous avons. Il y a une grande pertinence dans ses reportages. Quatre personnes absentes dans la rédaction c'est un vide terrible. Ce sont les analyses d'Agnès, les reportages de Christine (Kamikazi) qui nous manquent et qui manquent à la population. Il y a le photographe Térence Mpozenzi, il y a Egide Harerimana qui faisait son stage en anglais et c'était déjà concluant. C'est donc une perte énorme".

Léandre Sikuyavuga : "Ils ne sont coupables d'aucun délit"

Une détention "injuste"

Dans une déclaration publiée à l'occasion du premier anniversaire de la détention des journalistes, Léandre Sikuyavuga, directeur du groupe de presse Iwacu, demande la libération de ses collègues.

"Nous dénonçons cette condamnation injuste et demandons leur libération immédiate. Si la justice n'est pas à même de les libérer, car ils ne sont coupables d'aucun délit, alors nous demandons au président de la République d'user de la grâce présidentielle pour que nos collègues retrouvent leur liberté confisquée", insiste Léandre Sikuyavuga.

65 organisations de défense des droits humains et de la presse ont aussi demandé la "libération immédiate et sans condition" des quatre journalistes d'Iwacu. Parmi celles-ci figurent Amnesty International, Human Rights Watch, la Fédération internationale des Droits humains, le Comité de protection des Journalistes, Reporters sans Frontières (RSF) et de nombreuses ONG africaines et burundaises de défense des droits humains et des journalistes.