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Helmut Schmidt est décédé

Tamara Wackernagel 10 novembre 2015

L'ancien chancelier social-démocrate allemand Helmut Schmidt vient de s'éteindre à l'âge de 96 ans à Hambourg. Avec lui, c'est une grande figure de l'histoire politique récente de l'Allemagne qui disparaît.

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Deutschland Helmut Schmidt Alt-Bundeskanzler
Image : picture-alliance/dpa/C. Charisius

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Son état de santé s'était dégradé ces derniers jours. Helmut Schmidt a été une grande figure de la social-démocratie allemande. Chancelier de 1974 à 1982, il est connu pour avoir renoué les liens avec la France mais aussi pour avoir été sans concession avec le groupe d'extrême-gauche, la Fraction Armée Rouge. Tamara Wackernagel et Claire-Marie Kostmann

Le charisme et les analyses de ce fumeur invétéré et petit-fils de docker en ont fait jusqu'au bout une des figures les plus respectées du monde politique allemand.

En 1977, les passagers d'un vol de la Lufthansa sont pris en otages en Somalie par un groupe solidaire avec la Fraction armée rouge. Le chancelier Helmut Schmidt préfére l'assaut à la négociation. Les otages sont libérés, les terroristes tués. Sa réputation est faite : c’est un pragmatique, déterminé, qui sait gérer les situations de crise. Il est au sommet de sa carrière.

"La politique est en quelque sorte un sport de combat. Ce n’est pas ce qui est au premier plan, mais ca en fait partie, et j’aime ca."

Ses talents de gestionnaire et d'économiste mais aussi son fort caractère impressionnent. Après avoir été ministre sous Willy Brandt, il devient chancelier en 1974. Une fonction qu’il aborde avec humilité.

"Willy Brandt a fait naître de très grandes attentes chez le peuple allemand. Mais entre-temps est intervenue une crise conjoncturelle d’ampleur mondiale, et en ces temps de récession, il est impensable de répondre à toutes ces attentes."

Helmut Schmidt saura tout de même se faire réélire. Mais son soutien au nucléaire lui vaut des adversaires. L'économie ralentit. En 1982, il est débarqué par le chrétien-démocrate Helmut Kohl. C'est là, la fin de sa carrière politique. Une autre commence dans la presse, notamment dans Die Zeit.

Surnommé « Le Patriarche » ou « la grande gueule », il continuait de délecter les allemands par ses remarques impertinentes. Par exemple lorsqu’on lui demandait son opinion sur la politique économique d'Angela Merkel :

"Il va me falloir réfléchir longtemps avant de trouver une formulation diplomate, mais cela va être difficile".

Un sondage du magazine Stern réalisé il y a 2 ans le désignait comme le chancelier le plus important de l'après-guerre, devant Konrad Adenauer et Willy Brandt.