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Début de reddition des miliciens dans le Kasaï-central

29 janvier 2019

Moins d’une semaine après la prestation de serment du nouveau président Félix Tshisekedi en RDC, des miliciens Kamwina Nsapu qui écument la province du Kasaï ont commencé à déposer les armes.

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Kongo Kananga Tshimbulu MONUSCO
Image : Reuters/A. Ross

"Au Kasaï, on attend beaucoup de Felix Tshisekedi" (Dieudonné Wamu Oyatambwe)

Ils sont déjà quelques 650 rebelles de la milice Kamuina Nsapu à entamer leur reddition sans conditions. L’information est confirmée par le gouverneur du Kasaï-central contacté par la rédaction de la Deutsche Welle. "Ces miliciens ont répondu à notre appel en faveur de la paix. Nous avons un nouveau président, nous devons tous le soutenir".

Ces miliciens, identifiables par leurs foulards rouges autour de la tête, ont rendu des fusils AK 47 et des fusils de chasse calibre 12, des machettes, des bâtons, des flèches, des couteaux, des statuettes et des amulettes. Le gouverneur du Kasaï-central a appelé les autres miliciens encore hésitants à déposer eux aussi les armes qu’ils détiennent. "Je prie tous ceux qui sont encore en brousse de sortir et de déposer les armes", a-t-il déclaré.

Mais "c'est quelque chose qui avait déjà commencé bien avant l'élection, la démobilisation progressive"  explique à la DW Maître Jasmine Katshunga, avocate au barreau de Kananga.

Maître Jasmine Katshunga, avocate au barreau de Kananga : "Félix Tshisekedi doit s’occuper des problèmes sociaux du Kasaï"

"Evidemment, l'élection de Tshisekedi vient donner un coup d'accélérateur à ce processus" reconnaît-elle cependant. Le nouvel homme fort de la RDC est natif de la province du Kasaï-Central et devrait mieux comprendre les problèmes auxquels est confrontée la région.  Leïla Zerrougui réclame un plan de désarmement pour le Kasaï

"L’accession au pouvoir de Félix Tshisekedi pourrait effectivement mettre un terme au conflit qui déchire le Kasaï depuis bientôt trois ans", estime Dieudonné Wamu Oyatambwe, politologue et membre de l'ONG Solidarité Mondiale. Outre les Kamwina Nsapu, les chefs des miliciens, Lokondo Luakatebua, Mubiayi Dewayi et Mwamba Musolo, se sont également rendus, en déposant les armes". Cette information apportée par Joseph Mutshipayi, administrateur de territoire de Luebo dans la même province vient rassurer davantage quant à la suite de ce processus de reddition volontaire.

"Le chef milicien Mubiayi Dewayi est sorti de la brousse avec soixante miliciens. Il nous a remis quatre fusils AK 47 et plusieurs munitions".

Quarante-trois miliciens du groupe d'un autre chef, Mbawu Nkanka, se sont également rendus ce mardi (29.01.19) avec leurs armes à Tshikapa.

Le Grand Kasaï devenu zone de conflit

C’est depuis août 2016 que cette province du Kasaï-central est en proie à une insurrection. À l’origine, la mort d’un chef coutumier, Kamwina Nsapu, tué dans une opération des forces de sécurité contre sa résidence, le 12 août 2016. Ses adeptes exigent du pouvoir central qu’il reconnaisse l’autorité de leur chefferie traditionnelle.

Les affrontements avec l’armée nationale congolaise ont fait au moins 3.000 morts depuis 2016 dans la province.

 

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona