Durban II, deuxième jour
21 avril 2009Ambiance tendue à Genève et ailleurs alors que Mahmoud Ahmadinejad a utilisé hier la tribune de Durban II pour débiter ce que le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner a qualifié "d'insanités antisémites". Israël qui honore aujourd'hui la mémoire des six millions de victimes de la Shoah et qui boycotte la Conférence a estimé que celle-ci cautionnait le racisme au lieu de le combattre. Son vice-Premier ministre, Silvan Shalom a comparé l'Iran à l'Allemagne d'Adolf Hitler. Et dans les couloirs du siège de l'Onu à Genève, l'ambiance n'est pas non plus au beau fixe. Antoine Madelin, directeur pour les organisations intergouvernementales à la FIDH, la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme
"Tout le monde a été assez désarmé et attéré par le discours du président Ahmadinejad qui je pense était la démonstration de l'antithèse du message que cette conférence cherche à adresser. Et les délégations, les ONG cherchent à ramener la conférence à l'essentiel aujourd'hui qui est la lutte contre l'incitation à la haine, la lutte contre l'antisémitisme"
Le Haut commissaire de l'Onu pour les droits de l'Homme, Navi Pillay a déclaré ce matin que le discours du président iranien n'avait rien à voir avec le fond de la conférence et qu'il ne devrait donc également en rien compromettre son résultat. La plupart des pays occidentaux ont cependant déjà émis des réserves sur le projet de déclaration finale élaboré par des diplomates et qui a été entériné vendredi dernier par le comité préparatoire de la conférence. Un document qui selon Antoine Madelin est tout a fait acceptable et que la FIDH et Human Rights Watch ont appelé à soutenir
"C'est un consensus qui va plus loin que la déclaration de Durban puisqu'il écarte toute référence explicite au gouvernemnt d'Israel, seul gouvernement pointé du doigt de manière indirecte par la déclaration Durban. Ici nous avons un document qui va au-delà, qui dépasse ces clivages".
Reste à savoir si ce document sera adoptée par la Conférence. Le fait que les Etats-Unis, Israël et plusieurs autres pays occidentaux dont l'Allemagne boycottent Durban II n'est pas du meilleur augure.