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Du cobalt "sale" dans les voitures électriques

Rémy Mallet
14 octobre 2016

Les voitures électriques, des voitures dites propres, c'est la grande tendance de la saison au Salon de l‘Automobile de Paris. Enfin, propres, peut-être pas tant que ça: elles présentent un coup humain caché.

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Demokratische Republik Kongo Mine Kobalt Kobaltmine
Image : AP
Deutschland Brandis Stromkabel und BMW i3
Image : picture-alliance/dpa/J. Woitas

Selon l'ONG Amnesty International, les constructeurs utilisent du Cobalt pour les batteries, du Cobalt extrait des mines par des enfants. Notamment en République démocratique du Congo. L'ONG a tiré la sonnette d’alarme dès janvier 2016 quant à l’origine du Cobalt utilisé par les sociétés automobiles. Selon Amnesty, en RDC, ces enfants mineurs sont à la merci d’accidents mortels et de graves maladies pulmonaires. Dans le viseur de l’ONG: plusieurs fabricants  automobiles européens et américains. De grands noms, comme Daimler, qui nous a répondu par écrit, ce message: "Nous exigeons de la part de nos fournisseurs qu'ils se conforment aux lois et régulations en vigueur. Notre standard nous imposent de strictes obligations quant aux conditions de travail, aux standards sociaux, environnementaux et éthiques qui vont au delà des exigences de la loi. C’est la base de nos contrats avec les fournisseurs." BMW, autre entreprise incriminée dans le rapport, reconnaît elle  l’usage du Cobalt en provenance du Congo dans la fabrication de certaines de ses batteries. Mais dit procéder à un examen minutieux, pour s’assurer qu’il n’est lié à aucun abus en matière des droits de l’Homme. De belles paroles, selon Amnesty international.

 

La RDC détient plus de la moitié du cobalt mondial

Faustin Adeye, responsable de l’ONG allemande Misereor au Congo, révèle les conditions de travail dans les mines: ‘‘C’est une condition de misère. Quand vous travaillez dans les mines, vous avez un travail qui est très harassant physiquement. Vous avez ici des galeries qui sont creusées à la main. Et le danger, les risques d’affaissement de la terre, les risques d’éboulement, les risques de blessures, parce que les enfants creusent à la machette, à la bêche, il y a beaucoup d’accidents qui arrivent sur ces chantiers".

Kobaltmine in Katanga im Kongo
La mine de cobalt de Luwishi, dans le Katanga, en RDCImage : picture-alliance/dpa/Xinhua/Landov

En 2014, l’UNICEF estimait à 40.000 le nombre de jeunes garçons et filles travaillant dans les mines du Congo. Ils y sont jusqu’à 12 h par jour, pour moins d'un dollar. Amnesty International appelle les gouvernements à contraindre par des lois les entreprises automobiles, afin qu’elles publient les informations sur les lieux d’origine des minerais ainsi que leurs fournisseurs.