Droits de l'homme en Afrique : Félix Tshisekedi interpellé
8 février 2021Dans la longue liste du programme d’action qu’il a présenté à ses pairs du continent, le président congolais, et nouveau président en exercice de l'Union africaine, a beaucoup insisté sur la lutte contre la Covid-19 et sur la zone de libre-échange continentale.
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Félix Tshiesekdi a aussi fait mention de la lutte contre les violences sexuelles. Des violences récurrentes notamment dans l’est de son pays.
Plus d'engagements
Mais, pour les défenseurs des droits humains, Félix Tshisekedi doit aller plus loin. Human Rights Watch, par exemple, rappelle que sans démocratie et liberté de circuler, il ne saurait y avoir de zone de libre-échange.
Carine Kaneza Nantulya, directrice du plaidoyer au sein de la division Afrique de Human Rights Watch interroge : "Comment peut-on l'envisager alors que nous avons des réfugiés burundais qui sont maltraités, torturés et refoulés de force par les autorités tanzaniennes, comment peut-on l'envisager quand nous avons des attaques xénophobes contre des Africains en Afrique du sud, quand nous avons des rébellions et insurrections islamiques en Afrique ? "
Parler franchement à ses pairs
Pour Jean Claude Katende, président de l’Association africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO), Félix Tshisekedi devrait avoir le courage d’insister auprès des autres dirigeants africains sur le respect des libertés et de la démocratie. "Nous pensons qu'il doit pouvoir discuter avec ses pairs, avec les citoyens, afin qu'ensemble nous trouvions des solutions qui permettent aux citoyens de s'exprimer sur toutes les questions qui touchent à la démocratie, les élections, les libertés publiques, sans avoir la crainte d'être appréhendés", estime l'activiste des droits de l'homme.
Un avis que partage Carine Kaneza Nantulya de Human Rights Watch. "Nous demandons à ce que l'Union africaine demande ouvertement aux gouvernements de veiller au respect des droits des citoyens", insiste-t-elle."Il s'agit d'organiser des élections régulières, libres et équitables". Elle demande que les missions d'observation de l'UA soient "à l'écoute des jeunes et des citoyens qui se lamentent et qui voient leurs droits bafoués."
Jean Claude Katende demande également au nouveau président de l’Union africaine de relancer la création du Tribunal spécial sur la RDC. Un tribunal qui devra se pencher sur toutes les violences commises ces dernières années dans ce pays.
Par ailleurs, HRW réclame à la nouvelle présidence de l'UA de faire en sorte que l’indemnisation des victimes d’Hissène Habré, soit une réalité, au Tchad.