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Drogues : elles peuvent aussi soigner

6 août 2008

L’Union européenne a mis en place une Stratégie antidrogue pour la période 2005-2012. En revanche, l’usage thérapeutique des drogues est passé sous silence : il est laissé à la seule compétence des Etats membres.

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A la fête annuelle du cannabis, à Londres, une jeune femme fume sur la voie publique. Un type de consommation qui fait oublier l'usage possible du cannabis en médecine
A la fête annuelle du cannabis, à Londres, une jeune femme fume sur la voie publique. Un type de consommation qui fait oublier l'usage possible du cannabis en médecineImage : AP

En Allemagne, près du tiers des 12-25 ans a consommé au moins une fois dans sa vie du cannabis, c'est ce que révélait une enquête menée, l'année dernière, par le centre fédéral pour l'éducation à la santé. Cette proportion en hausse inquiète les autorités allemandes qui redoutent une augmentation des cas de dépendance. Le cannabis, dont une consommation abusive peut entraîner de graves troubles psychiques, est interdit en Allemagne depuis 1961. Pourtant, des cercles restreints mais très actifs de patients et de médecins louent ses vertus anti-douleur . Pour l'instant, l'accès au « cannabis médical » ressemble en Allemagne à un parcours du combattant. La décision politique qui encadrerait l'usage thérapeutique de cette substance tarde en effet à venir. Un reportage de Sophie Grènery.

Aux Pays-Bas, le cannabis peut être délivré sur ordonnance et est pris en charge par l'assurance maladie.
Aux Pays-Bas, le cannabis peut être délivré sur ordonnance et est pris en charge par l'assurance maladie.Image : AP

En Suisse, au pays de l’inventeur du LSD – Albert Hofman, décédé le 29 avril dernier – une clinique d’un genre particulier conduit une expérience inédite à Soleure. Une douzaine de patients, tous volontaires, suivent une thérapie à base de consommation de LSD. Des psychiatres administrent ainsi des doses variables à des patients souffrant de lourds traumatismes. En Suisse, le terrain est propice car le pays compte de nombreux Kosovars, traumatisés par la guerre. A Genève, Marion Moussadek.