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Drame des migrants en Libye: le silence de l’Europe

25 février 2019

La question du sort des migrants en Libye a été débattue lors du sommet de l’UE et de la Ligue arabe en Égypte.

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Ägypten Gipfel EU und Arabische Liga in Sharm El Sheikh Merkel und al-Sisi
Image : Imago/Xinhua/A. Gomaa

Dans un rapport publié fin 2018, la Mission d'appui des Nations Unies en Libye dénonçait des sévices qu’auraient commis des garde-côtes dans des centres de détention en Libye. Sans la moindre réaction des pays de l’Union européenne. Selon Moussa Mahamat Amar, chercheur au Centre stratégies pour la sécurité du Sahel-Sahara, "les pays occidentaux épris de liberté sont en train de commettre la même erreur ou la même faute que pendant la guerre froide. Ils soutenaient à l'époque n'importe quelle dictature. " Aujourd'hui, ajoute-t-il, on est en train de faire la même chose pour l'immigration. Quand quelqu'un annonce qu'il est contre l'immigration, on est prêt au niveau de l'Europe à lui donner tout ce qu'il veut."


Respect des principes

Fayçal Métaoui,  journaliste algérien du site d'information TSA dénonce lui aussi le silence de l’Europe lorsque les principes des droits de l’homme sont violés. C’est pourquoi, il appelle l’UE à traduire dans les faits les principes et les valeurs qu'elle a toujours proclamés : la promotion de la démocratie et des droits de la personne humaine.


"On a l'impression que lorsqu'il s'agit de migrants illégaux, lorsqu'il s'agit de migrants venus d'Afrique, l'Union européenne ferme les yeux. C'est selon la tête du client. Et lorsque les organisations telle que l’UE se taisent, c'est la porte ouverte à l'impunité. L'UE doit réagir à chaque fois qu'il y a ce genre de comportements, ce genre d'humiliations, ce genre d'actes dégradants, de maltraitance", plaide M. Métaoui.


Depuis 2015 et la hausse de la vague migratoire en Europe, Bruxelles a multiplié les partenariats avec les pays africains, notamment la Libye pour contenir les flux de migrants. Le sort de ceux-ci, dont certains sont réduits à l'esclavage semble ne pas émouvoir les dirigeants européens qui n’en font pas cas, ou très peu.

Sommet inédit

Il a été également question au sommet de  Charm el-Cheikh de nombreux défis communs, notamment  les conflits qui ensanglantent le Moyen-Orient. Il devrait favoriser une coopération renforcée avec les pays arabes, afin notamment de permettre d'affirmer les positions de l'UE dans la région face à la Chine et la Russie, sur fond de désengagement américain.

Dimanche,  Donald Tusk, le président du Conseil européen, a estimé dimanche que les deux régions voisines devaient travailler ensemble pour le "bénéfice" des "peuples", et ne pas céder le terrain "à des puissances mondiales loin de notre région".

Lors de leurs travaux à huit-clos, les dirigeants ont échangé sur les conflits régionaux tels que le Yémen, la Syrie, la Libye, et le conflit israélo-palestinien.

Succès diplomatique ?

"Investir dans la stabilité" est le thème de ce sommet qui consacre ainsi le retour sur la scène internationale de l’Égypte avec la présence remarquée du ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian et la chancelière Angela Merkel.

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et le président français Emmanuel Macron sont les grands absents de ce rendez-vous.

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona