Dirk Niebel, ministre allemand au Développement, en tournée en Afrique
8 janvier 2010Le Rwanda fait office de pays modèle en ce qui concerne les objectifs de développement du gouvernement allemand. Avec ses maigres ressources, et une explosion démographique, le pays a choisi de miser sur les progrès techniques, et de mettre sa propre économie sur pied, ce qui va dans le sens de Dirk Niebel:
« Je parle d'une aide au développement qui, dans l'idéal, est destinée à devenir superflue. Nous devons faire en sorte que nos partenaires n'aient plus besoin d'aide extérieure mais qu'ils deviennent des partenaires indépendants, et égaux dans leurs relations avec les autres Etats. »
Devenir le Singapour africain, c'est le but du Rwanda, quitte à sacrifier les droits des citoyens, ou encore la liberté de la presse.
En RDC, en revanche, tous les préalables au développement sont réunis. Mais la volonté politique fait défaut. En 2006, la Bundeswehr, l'armée allemande, avait encadré les premières élections démocratiques dans ce pays aux 60 millions d'habitants. Mais 4 ans après, la guerre dans l'Est continue. Et les représentants de l'aide au développement ne savent plus à qui se fier. Un récent rapport des Nations Unies a montré que l'armée gouvernementale est impliquée dans le trafic d'armes, tandis que Human Rights Watch dénonce des massacres de civils dans le Nord-Kivu par ces mêmes soldats. Le nouveau ministre a donc décidé de se consacrer aux victimes de cette violence: il se rendra dans un hôpital où sont soignées des femmes victimes de viols ainsi que dans un camp de réfugiés. Au delà de cet aspect humanitaire, Dirk Niebel entend aussi mettre l'accent sur la coopération économique:
« Nous devons faire en sorte que l'aide au développement soit plus que la distribution d'aide d'urgence, qui est bien sûr nécessaire après des catastrophes. Nous devons promouvoir l'aide au développement autonome pour que nos partenaires des pays en développement deviennent de véritables partenaires, ce qui ouvrirait de nouvelles perspectives pour l'économie allemande. »
Au Mozambique, plus de la moitié du budget est financée depuis des années par l'Allemagne et d'autres donneurs internationaux, ce que Dirk Niebel va sans doute critiquer : il a clairement fait savoir en début de semaine que son ministère n'était pas un bureau mondial d'aide sociale.
Auteur: Audrey Parmentier/Ute Schaeffer
Rédaction: Carine Debrabandère