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Ankara, une visite désagréable pour Merkel

Philippe Pognan9 février 2016

La visite en Turquie de la chancelière Angela Merkel et les négociations qu'elle mène avec le gouvernement turc à Ankara est l'un des thèmes largement commentés dans les journaux allemands ce mardi

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Türkei Ankara Treffen zur Flüchtlingskrise Merkel und Davutoglu
Angela Merkel et Ahmet Davutoglu lors d'une conférence de presse commune à AnkaraImage : Reuters/U. Bektas

"Tout est en rapport avec tout", titre le quotidien Die Welt face à la visite d'Angela Merkel en Turquie et les combats à Alep en Syrie: "Les conséquences des bombardements sont de nouveaux flux de migrants qui fuient vers la frontière turque pour, de là, rejoindre la partie pacifique de l'Europe. Les attaques se produisent exactement au moment où la chancelière allemande discute avec le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu. Lors de leur conférence de presse commune, les deux avaient l'air aussi contrariés qu'impuissants. Poutine se venge ainsi des Turcs qui avaient abattu un avion de chasse russe en novembre et aussi des Allemands, qui avaient crûment rejeté toute immiscion dans les affaires intérieures de l'Allemagne après la disparition faussement présumée d'une jeune fille russo-allemande à Berlin. Laisser, par faiblesse, le champ de bataille à un guerrier tel que Poutine pourrait vite avoir un effet de boomerang", avertit die Welt.

Türkei Ankara Treffen zur Flüchtlingskrise Merkel und Davutoglu
La chancelière allemande et le Premier ministre turc ont longuement dialoguéImage : Reuters/U. Bektas

La Turquie et l'Union européenne ont signé fin novembre un "plan d'action" qui prévoit une aide européenne de 3 milliards d'euros aux autorités turques en échange de leur engagement à mieux contrôler leurs frontières et à lutter contre les passeurs, rappelle la Frankfurter Rundschau. "Angela Merkel a recueilli ou plutôt péniblement mendié cette somme au sein de l'UE. La Turquie a à elle seule déjà accueilli quelque trois millions de réfugiés. Qu'Ankara attende une indemnisation de la part de l'Union européenne, cela est compréhensible!", souligne le quotidien de Francfort.

Türkei Ankara Treffen zur Flüchtlingskrise Merkel
La Chancelière allemande "mène seule le combat pour limiter le nombre de migrants sans fermer les frontières intérieures de l'Union européenne"Image : Reuters/U. Bektas

"Pour le combat qu'Angela Merkel mène seule afin de limiter le nombre des réfugiés sans fermer les frontières intérieures de l'Europe, la Turquie est le plus important partenaire ", relève la Süddeutsche Zeitung. Ce sont des négociations qui devraient être du ressort de l'Union européenne, mais qui en vérité sont devenues un processus bilatéral, morcelé, ardu, entre Berlin et Ankara et qui n'a aucune garantie de succès. De nombreux autres responsables européens se contentent, comme des badauds, de regarder la Chancelière se démener telle une guêpe cherchant à sortir d'une chope de bière dans laquelle elle serait tombée par mégarde ! Toutefois le nouvel afflux de réfugiés d'Alep rappelle que la Turquie a elle aussi besoin d'aide!", conclut le quotidien de Munich…

Syrische Flüchtlinge an der türkisch-syrischen Grenze
Réfugiés syriens près de Bab al-Salameh à la frontière avec la TurquieImage : picture-alliance/AA/F. Aktas

Autre thème: Israel et Isaac Herzog

Plusieurs journaux constatent un glissement vers la droite du paysage politique en Israel et notamment en ce qui concerne le chef de l'opposition israélienne, Isaac Herzog.
Isaac Herzog, rappelle la Süddeutsche Zeitung, est le chef de l'autrefois glorieux parti Travailliste, qui a gouverné et marqué l'Etat d‘Israel tout au long des trois premières décennies de son existence. Herzog évoque souvent David Ben Gourion et il a d'éminents prédécesseurs tels que Yitzhak Rabin, Prix Nobel de la Paix, et Shimon Peres. Mais on ne trouve aucune trace de cet héritage dans la politique actuelle d'Isaac Herzog en tant que chef de l'opposition, déplore le quotidien de Munich.

Hebron Abriss von Haäusern in Westjordanland
Des Palestiniens dans les décombres de leurs maisons rasées par l'armée israélienne à Hebron en CisjordanieImage : picture-alliance/dpa/A. Al Hashlamoun
Israel Wahlen Isaac Herzog
Isaac Herzog , chef du parti travailliste israélien, durcit la politique de son parti vis à vis des PalestiniensImage : Getty Images/AFP/C. Magen

En se distançant de négociations et avec son plan de séparation d'avec les Palestiniens, il a bien plus rejoint la phalange des politiciens israéliens qui préfèrent mener une politique de seigneurs ! Il privilégie le vieil adage dépassé selon lequel de bonnes barrières font de bons voisins ! Mais, souligne l'éditorialiste, Herzog semble ignorer que si l'on veut la paix, alors on ne doit pas dresser des barrières dans le jardin et la cour du voisin – et non plus autour des blocs de colonies en Cisjordanie occupée ! Celui qui veut la paix doit dialoguer et ne pas agir comme bon lui semble!" avertit la Süddeutsche.