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Difficile de circuler en Centrafrique

Jean-Fernand Koena
3 novembre 2020

Peu de routes en chantier sont achevées et les populations en soufrent. Le secrétariat technique du Plan de consolidation de la paix (RCPCA) met en avant un taux de 35% de réalisation des travaux planifiés.

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Malgré les efforts, de nombreuses routes sont toujours en mauvais état (Image/Archives/Reuters)
Image : Reuters/S. Modola

Pour financer sa reconstruction après la crise sécuritaire de 2012 à 2014, la République centrafricaine a obtenu une aide internationale de plus de 1.000 milliards de francs CFA en 2016.

Il s’agissait alors d’un plan quinquennal axé sur le retour de l'autorité de l'Etat et de la croissance. Mais quatre ans après, la reconstruction du réseau routier est en retard.

Quelques avenues de Bangui et des axes principaux du pays sont en effet bitumés. Mais à l’intérieur de pays, ces progrès ne sont pas visibles.

Le calvaire à Kouango

Nous sommes à Kouango, une localité située à 521 kilomètres de Bangui. Ici, la population s'organise pour colmater les nids de poule sur les routes et assurer ainsi son ravitaillement.

"La population s'est vue dans la nécessité de faire les travaux elle-même"
Image : Jack Losh

"La population s'est vue dans la nécessité de faire les travaux elle-même. De village en village, les gens sont obligés d'utiliser des pratiques ancestrales pour boucher les trous afin de pouvoir circuler à moto. Car le plus souvent c'est avec la moto que les gens se ravitaillent", a déploré Thierry Martinien Dongba, le maire de Kouango.

Malgré les efforts du gouvernement, les pistes rurales et de nombreuses routes sont toujours en mauvais état. Pour faire ses courses, Virginie perd ainsi beaucoup de temps et elle interpelle le gouvernement sur ses problèmes.

"Ils voyagent à l'étranger, ils voient ce que les autres font. Mais au lieu de venir faire la même chose pour le développement chez nous, ils ne le font pas. Nous avons appris qu'ils ont des financements pour réparer les routes mais ils ne le font pas. A chaque fois, ils colmatent les nids de poules mais au bout de deux jours ou trois jours, on revit la même situation. Nous ne voulons plus ces problèmes, nous demandons au gouvernement de nous refaire les routes."

Les aides ne suffisent pas

Malgré les aides internationales accordées à la RCA, le ministre des Equipements, Guismala Hamza, met en avant le manque de trésorerie de l’Etat.

"Nous demandons au gouvernement de nous refaire les routes" (Virginie)

"Le pays a connu une crise sans précédent et durant cette crise, toutes nos routes, dans les campagnes ainsi que dans les villes, ont connu une grave dégradation. Avec les difficultés que nous connaissons dans la trésorerie de notre pays, nous ne pouvons pas réparer toutes les routes d’un coup de baguette magique. Cela se fait par programmation, nous sommes en train d'y aller petit-à-petit et nous y arriverons", a expliqué le ministre.

Le gouvernement et la Banque mondiale sont en pourparlers pour instaurer un fonds d'entretien et de maintenance des routes. Mais à ceci s’ajoute le manque de canalisation pour évacuer les eaux de pluie qui entraine une dégradation permanente des routes.