Dialogues a minima...
6 mars 2009Pour die Welt, cette grande coalition est comme un mauvais mariage où les partenaires en ont assez l'un de l'autre. Lors de leur réunion d'hier, le seul terrain d'entente a été le renforcement de la législation sur les salaires des grands patrons. Tous les autres dossiers ont été reportés sine die. Au cœur de la plus grave crise économique depuis des décennies, sociaux et chrétiens-démocrates se jettent mutuellement des bâtons dans les roues pour empêcher le moindre succès du partenaire dont celui-ci pourrait profiter en termes électoraux.
A propos des salaires des top-managers, la Tageszeitung remarque que la CDU a contré l'ambition des sociaux-démocrates de limiter les salaires des grands patrons. A bon droit, car pourquoi des footballeurs ou des ténors du barreau pourraient-ils engranger des millions et pas les managers ? Les patrons sont payés par les propriétaires des entreprises et non par le peuple. Dans ce domaine, la liberté contractuelle est la règle.
La Süddeutsche Zeitung ajoute : le plus grave problème de cette grande coalition est que chacun des partenaires est en souffrance. La CSU panse les plaies de son fiasco électoral, les hommes-liges de la chancelière se débattent avec faillites bancaires, critiques du Pape, salaire minimum et autres soucis du petit peuple. Quant au SPD, il fait mine d'aller très bien mais il ne vaut pas mieux. L'ardeur avec laquelle les sociaux-démocrates vantent leur unité ne fait que souligner plus cruellement encore le temps perdu par le passé en querelles intestines stériles.
A propos de querelles, la Frankfurter Allgemeine Zeitung revient sur la main tendue hier à Bruxelles par le Conseil des Ministres des Affaires Etrangères de l'OTAN à l'adresse de Moscou. Et de souligner que malgré les paroles d'apaisement, les Russes ont été très clairs : oui à la collaboration avec l'Alliance militaire occidentale si celle-ci accepte une zone d'influence russe dans l'espace post-soviétique. Dialogue ou pas, le Kremlin reste un voisin difficile.
A propos de dialogue, la Frankfurter Rundschau revient elle sur la controverse qui a agité le monde catholique à propos de la Fraternité de Saint Pie X. Le quotidien, comme d'autres, salue le résultat de l'Assemblée générale de la Conférence Episcopale allemande. Les évêques ont clairement réitéré leur attachement au Concile de Vatican II qui a consacré l'ouverture de l'Eglise catholique romaine au monde. En outre, ils ont imposé une fin de non-recevoir aux négationistes de l'Holocauste dans leurs rangs et à l'antisémitisme sous toutes ses formes.