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Deux poids, deux mesures

4 avril 2012

La presse allemande d'aujourd'hui s'intéresse au célèbre auteur allemand Günter Grass qui publie un poème politique contre Israël. Mais les quotidiens reviennent aussi sur la visite d'Angela Merkel en République tchèque.

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La colère de Günter Grass en Une ce mercredi
La colère de Günter Grass en Une ce mercrediImage : picture-alliance/dpa

Günter Grass a toujours eu un problème avec les juifs, mais jamais il ne l'a dit avec autant de clarté que dans son nouveau poème sur Israël et l'Iran, lance die Welt. Intitulé « Ce qui doit être dit », ce texte critique l'attitude de l'Occident et de l'Allemagne à l'égard de l'Iran, à qui l'on reproche de vouloir se doter de la bombe atomique, tout en vendant sans complexes à l'État hébreu des sous-marins nucléaires. Pour le titulaire du prix Nobel de littérature, c'est faire là deux poids, deux mesures.

La Süddeutsche Zeitung publie l'intégralité du texte de Günter Grass qui pointe donc l'hypocrisie de l'Occident en matière de contrôle nucléaire. Mais le quotidien n'ajoute aucun commentaire à ce texte. Seule une photo de l'écrivain en Une du quotidien avec un titre évocateur : « Un cri de colère », et une légende expliquant que ce poème en prose avertit des dangers d'une guerre ouverte contre Téhéran. Pour autant, le quotidien de Munich fait un rapprochement éloquent en revenant sur la décision des ayatollahs iraniens de soumettre l'internet au contrôle des mollahs.

Téhéran veut censurer le réseau internet
Téhéran veut censurer le réseau internetImage : AP

Autre thème traité par la presse allemande d'aujourd'hui : la visite officielle, hier, de la chancelière Angela Merkel en République tchèque.

Prague pose toujours problème dans la politique européenne, lance la Badische Zeitung. Les Tchèques ont tout d'abord irrité les Européens désireux de sauver l'euro en votant « Non » au programme de rigueur. Pourtant, lorsque l'on y regarde de plus près, la politique de Petr Necas, le Premier ministre tchèque, est conforme aux souhaits de la chancelière, à savoir : axé sur la discipline budgétaire. Angela Merkel sait aussi que les eurosceptiques tchèques se recrutent surtout dans le camp des partisans de Vaclav Klaus, le président. Ici, le risque est minime car son mandat expire dans un an.

Temelin
Temelin : pomme de discorde entre Prague et BerlinImage : PETR DAVID JOSEK/AP/dapd

La Frankfurter Allgemeine Zeitung est plus ironique. L'avenir brossé par les deux partenaires à l'issue de cette visite est qualifié de "rayonnant". Comme une centrale nucléaire ? Ici, le quotidien fait allusion à la centrale tchèque de Temelin, toute proche de la frontière allemande. Prague veut y rajouter deux réacteurs supplémentaires pour assurer sa politique énergétique. Là, l'entente n'est plus cordiale. Mais si Temelin devait exploser un jour et contaminer de larges contrées de Bavière et d'Autriche, Berlin pourra toujours dire que ce n'était pas une centrale allemande, conclut avec amertume le quotidien de Francfort.

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Sandrine Blanchard