"Deux catastrophes"
14 mai 2008« Deux catastrophes » titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui compare la situation de la Birmanie et celle de la Chine, touchées respectivement par un cyclone et par un tremblement de terre, à quelques jours d'intervalle. Le journal de Francfort note que le régime communiste chinois fait preuve, à sa mesure, d'une ouverture inhabituelle. « Trois mois avant le début des jeux Olympiques, Pékin présente à son peuple et au monde entier une gestion efficace de la crise ». La junte birmane en revanche « joue avec la vie des rescapés » et empêche les organisations internationales d'aide humanitaire d'entrer sur son territoire. Ce qui l'intéresse avant tout c'est son maintien au pouvoir. C'est faire preuve d'un cynisme criminel ».
Pour le quotidien, c'est donc maintenant que « devrait sonner l'heure des Asiatiques (…) et notamment celle de la Chine. La Chine dont les autorités semblent certes avoir tirer les leçons de leurs erreurs passées en ce qui concerne la maîtrise des catastrophes mais qui laisse faire la Birmanie pour des raisons économiques. Pour des milliers de personnes, cela signifie la mort. Pékin a aussi la responsabilité d'éviter cela », conclut le journal.
Die Tageszeitung revient elle aussi sur le nouveau rapport qu'entretiennent les autorités chinoises avec l'opinion publique, comparé à 1976, date du dernier grand tremblement de terre dans le pays. Une couverture réaliste des évènements rendra le rôle du gouvernement dans la gestion efficace de la catastrophe « d'autant plus puissant ». Un grand moment de propagande – aussi en vu des jeux Olympiques.
Die Welt souligne également le nouveau style du premier ministre chinois Wen Jiabao. « Dans les interviews, il a donné l'image de quelqu'un qui est prêt à agir et pas de quelqu'un d'omniscient ni de tout puissant. Une vie humaine n'a jamais beaucoup compté dans l'empire géant qu'est la Chine. C'est donc un grand pas en avant lorsque le Premier ministre déclare que « chaque seconde compte ». Les autorités adoptent une attitude nouvelle : « ils se préoccupent des gens et de leurs souffrances. Cela a beau être sans doute motivée tactiquement – il n'empêche que c'est un grand pas en avant ».
La Süddeutsche Zeitung commente, elle, l'augmentation du nombre des places d'apprentissage en Allemagne. Depuis 2001, c'est la première fois que le pays propose davantage de places qu'il n y a de postulants. « Même en temps de croissance, l'économie ne promet de places d'apprentissage qu'aux jeunes qui veulent être formés et qui sont aptes à l'être. Mais il faudrait que quelqu'un se préoccupe aussi de ceux qui ne veulent pas et de ceux qui n'en sont pas capables ». Une formation digne de ce nom serait pour eux une chance énorme. Pour le quotidien, ce sont ces jeunes là « qui doivent être désormais au centre de toutes les attentions ».