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Deux ans d'indépendance au Soudan du Sud

Hannah McNeish, Edmond D'Almeida9 juillet 2013

Les deux premières années du dernier né des États africains ont été difficiles, entre les tensions avec le voisin soudanais, les violences intercommunautaires et les querelles de leadership au sein du parti au pouvoir.

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Dans les rues de Juba, on célèbre la fête de l'indépendance
Dans les rues de Juba, on célèbre la fête de l'indépendanceImage : Reuters

Il y a huit ans, un accord avec Khartoum mettait fin à des années de guerre civile au Soudan. Le 9 juillet 2011, la partie sud du pays accédait à la souveraineté étatique sous le nom de Soudan du Sud, présidé par Salva Kiir, chef de l'armée populaire de libération du Soudan, le SPLA.

Des Casques bleus sont toujours postés à la frontière entre les deux pays
Des Casques bleus sont toujours postés à la frontière entre les deux paysImage : Hannah McNiesh

Après deux ans d'exercice du pouvoir, les critiques sont de plus en plus acerbes contre le jeune gouvernement de Juba, assis sur d'importantes réserves de pétrole.

Onyoti Adige Akwec est le leader du SPLM-DC, un parti d'opposition. Pour lui, la corruption liée à l'or noir gangrène le développement économique du pays. « Qu'il y ait eu du pétrole ou pas, le gouvernement n'a rien fait pour la population du Soudan du Sud. Mais à présent qu'ils se rendent compte de leur incapacité, ils sont sous pression car tout le monde sait qu'ils ne font rien. C'est pourquoi il y a des dissensions au sein du parti au pouvoir car chacun veut montrer qu'il est le meilleur. »

Opération anti-corruption

Le pétrole constitue près de 98 % des ressources du Soudan du Sud. Le président a lui même évalué le préjudice subi par le pays en raison de la corruption à 4 milliards de dollars.

Les efforts anti-corruption du gouvernement sont sans doute motivés par le désir d'attirer des investissements du secteur privé. Le pouvoir semble mener une opération transparence, comme en témoigne la récente suspension de deux ministres impliqués dans une affaire de "transfert présumé irrégulier" de 6 millions d'euros de fonds publics à des comptes privés.

À Juba, l'hôpital n'a pas suffisamment de lits pour accueillir les malades
À Juba, l'hôpital n'a pas suffisamment de lits pour accueillir les maladesImage : Hannah McNiesh

Pour Barnaba Marial Benjamin, ministre de l'Information, la mise en place d'institutions et de mécanismes juridiques associant des organisations internationales, est un pas vers la réduction de la corruption : « Le gouvernement travaille à éradiquer la corruption. Au Soudan du Sud comme ailleurs, nous avons les institutions qui nous permettent de lutter contre la corruption. Des mesures juridiques sont prises, comme dans tous les pays civilisés. Il y a tellement de corruption partout, aux États-Unis ou en Europe, mais que faites-vous ? »

Après plus d'un an d'arrêt de sa production de pétrole, le Soudan du Sud est ruiné. Plus d'un tiers de sa population, ce qui représente environ 4 millions de personnes, est en situation d'insécurité alimentaire. Malgré un fort potentiel agricole, le jeune État dépend très largement de l'aide des organisations humanitaires.