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Des mains de Boko Haram aux camps vétustes du Niger

Eléonore d'Andlau-Hombourg
15 février 2017

La situation s'empire dans la région de Diffa, au Niger. C'est là que se réfugient des dizaines de milliers de Nigérians qui ont fui les atrocités de Boko Haram. Le Niger est de plus en plus débordé par les événements.

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Niger Flüchtlinge aus Nigeria
Image : DW/A. Cascais

Des mains de Boko Haram aux camps vétustes du Niger

Dans la région de Diffa au Niger. Des enfants, des femmes, des personnes âgées et aussi des hommes s'entassent par dizaines de milliers dans des camps de réfugiés improvisés. Certains depuis plus de deux ans. Ils viennent du Nigeria et fuient la violence des djihadistes de Boko Haram. 

« Un samedi à 5h du matin ils ont envahi notre village. Ils tiraient dans le tas. Seuls quelques-uns d'entre nous ont pu s'échapper par le fleuve. Six de mes enfants ont été enlevés, un est mort. Je ne sais pas ce qu'est devenu mon mari. » 

Mariama se trouve depuis lors dans le camp de réfugiés de Ngagala. Un camp parmi une centaine d'autres, exemple de la détresse sanitaire et humanitaire qui règne dans la région. Aisha, porte-parole autoproclamée de ce camp, témoigne de la précarité des installations: 

« Il y a de plus en plus de gens mais toujours moins d'eau. Même la nuit, les gens font la queue à la pompe à eau.  Souvent pour rien parce que la source se tarit. C'est le plus gros problème. » 

L'assistance de l'État ou des Nations unies y est quasi nulle. L'aide des ONG est de plus en plus irrégulière à cause de la situation sécuritaire qui se dégrade. Chaque semaine, les habitants font face à de nouveaux attentats perpétrés par Boko Haram. L'économie, faible à la base, s'est écroulée. 

Moussa Tchangari, militant des droits de l'Homme au sein de l'association « Alternative Espace Citoyen » critique non seulement l'inaction du gouvernement nigérien mais aussi la position européenne : 

« Les pays européens nous disent que nous devons les aider. Ils veulent que nous, on fasse le travail pour eux. Leur objectif c'est que le terrorisme reste ici et que ça n'aille pas là-bas. Et on doit leur donner des positions pour installer leurs militaires. Donc en fait ils sont dans une logique de dire, à nous les pauvres gens, de les aider. » 

Le ministre nigérien des affaires humanitaires lance quant à lui un appel à l'aide financière des partenaires. Il estime que le Niger a besoin de 700 millions d'euro pour pouvoir subvenir aux besoins primaires des près de 250 000 réfugiés qui se trouvent au Niger.

 

Adapté d'après le texte original d'Antonio Cascais