Des armes létales de l'UE aux forces ukrainiennes

Assaillie par les sanctions des pays occidentaux, la Russie enchaîne les réactions : Moscou interdit l'accès à son espace aérien à l'Allemagne et 35 autres pays. Dimanche (27.02.2022), le président russe Vladimir Poutine a annoncé mettre en alerte la "force de dissuasion" de l'armée russequi comprend son arsenal nucléaire.

L'Union européenne a pour sa part pris la décision historique de débloquer 450 millions d'euros pour fournir des armes létales aux forces armées ukrainiennes. Un changement de stratégie suivi également par l'Allemagne qui renonce à son principe de ne pas fournir des armes dans des zones en conflit. 

Une décision historique

L'Union européenne a en effet annoncé un accord pour fournir des armements à l'armée ukrainienne pour une valeur de 450 millions d'euros et des équipements de protection et du carburant pour 50 millions d'euros.

La Pologne a accepté de réceptionner cette aide militaire pour ensuite l'acheminer vers l'Ukraine.

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Cette initiative sera financée sur un fonds intergouvernemental doté de cinq milliards d'euros et représente, comme l'a rappelé le diplomate en chef de l'UE Josep Borrell, une première dans l'histoire de l'Union européenne qui avait pour principe de ne jamais fournir d'armes létales.

Ce mouvement est accompagné par de nombreux Etats membres qui ont décidé de fournir des armes à l'Ukraine.

Après avoir longtemps été critiquée pour son inaction, l'Allemagne, choquée par l'invasion russe, vient d'annoncer un changement de stratégie spectaculaire qui prévoit la livraison d'armes à un pays en guerre.

Berlin a dû, à cet effet, revoir son dispositif législatif.

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Un millier d'armes antichars et 500 missiles sol-air allemands vont ainsi être livrés à l'Ukraine.

L'Allemagne va également acheminer des véhicules blindés pour la protection des personnes et jusqu'à 10.000 tonnes de carburant dans le pays.

"Le 24 février 2022 marque un tournant dans l'histoire de notre continent”, a indiqué le chancelier allemand Olaf Scholz lors d'un discours, dimanche, devant le Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand.

Un impact significatif espéré

Le président Vladimir Poutine a pourtant prévenu que les pays qui soutiendraient l'Ukraine subiraient des attaques. Il a aussi annoncé la mise en alerte de la force nucléaire russe.

Mais Thomas Wiegold, journaliste allemand et expert militaire, relativise cette menace en affirmant que toute puissance nucléaire, que ce soient les Etats-Unis, la France ou le Royaume-Uni, aurait eu la même attitude en mettant en alerte sa puissance de dissuasion nucléaire.

Cela participe d'une opération psychologique mais c'est une menace tournée vers l'Occident car rien sur le terrain en Ukraine ne justifie une telle mesure, estime-t-il.

Toujours selon Thomas Wiegold, l'appui des Occidentaux "fera une différence significative car le système de défense anti-aérienne de l'Ukraine est déjà assez fort et continue de tenir. Jusqu'ici, on ne voit pas une supériorité de l'aviation russe, ce qui est aussi une surprise pour beaucoup de personnes en Occident. Tout le monde s'attendait à ce que la Russie s'empare du ciel ukrainien en l'espace d'un jour".

En dehors du levier militaire, l'Union européenne cible la banque centrale russe. Toute transaction avec l'institution financière est interdite et ses actifs financiers dans l'espace UE sont gelés.

Les sanctions européennes qui visent des oligarques proches de Vladimir Poutine sont entrées ce soir en vigueur.