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Demander pardon... et changer les choses !

24 février 2012

« Ces meurtres sont une honte pour notre pays » : en Une ce vendredi, le discours d'Angela Merkel prononcé à l'occasion d'une journée de commémoration nationale jeudi en Allemagne, pour les victimes des crimes racistes.

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Image : picture-alliance/dpa

Die Welt se félicite qu'une telle journée de commémoration ait eu lieu. Il était important, pense le quotidien, que l'Etat allemand organise une cérémonie en mémoire des victimes, puisque cet Etat a failli. La chancelière a eu raison de « dire pardon », elle a ainsi envoyé un signal fort à la communauté turque qui se sent à juste titre attaquée, puisque sur les dix victimes tuées entre 2000 et 2007 par ce groupe extrémiste, huit étaient d'origine turque. Die Welt poursuit que personne n'a abordé hier la question épineuse de l'intégration et c'est tant mieux ! Car même si on ne sait pas comment vivre ensemble, une chose est sûre : les immigrés turcs ont leur place dans la société allemande.

Gedenkfeier Opfer rechter Gewalt Berlin
La chancelière allemande Angela Merkel entourée de représentants de familles des victimes : à sa droite, Ismail YozgatImage : dapd

Die tageszeitung s'intéresse de son côté non pas au discours de la chancelière allemande mais à celui d'Ismail Yozgat, le père d'une des victimes. Ses mots étaient simples mais touchants. Le journal cite en particulier cette phrase : « nous faisons confiance à la justice allemande » - voici un beau geste de pardon, analyse die taz, qui rappelle que les enquêteurs ont d'abord cherché les coupables dans les familles des victimes. Le quotidien poursuit que cette cérémonie est un début, mais elle n'est pas suffisante. Il faut une réponse de l'Etat allemand à la question : pourquoi la police a cherché partout, sauf dans les cercles néo-nazis ? Il a en effet fallu 11 ans pour démanteler ce groupe extrémiste, et les renseignements intérieurs eux-mêmes ont reconnu des erreurs. Nous sommes les coupables, conclut die tageszeitung, et nous devons bien une remise en question aux familles des victimes.

Dialoguer avec les shebabs

Somalia Konferenz London 2012 Gruppenbild
Photo de groupe lors de la conférence internationale sur la Somalie : les défis sont grands, les espoirs minimesImage : AP

Un mot pour finir sur la conférence internationale sur la Somalie qui s'est tenue jeudi à Londres. La Süddeutsche Zeitung parle d'un « nœud somalien » et pense que le monde entier à tout intérêt à se pencher sur ce problème. Un problème qui dure depuis plus de 20 ans et qui ne doit à aucun prix être considéré comme un conflit africain isolé. Mais la communauté internationale ne sait pas par quoi commencer : islamisme, piraterie, contrebande, famine, guerre civile, etc. Cela n'est pas une raison pour botter en touche !, s'insurge le quotidien, qui reproche à l'ONU de ne pas prendre le problème à bras le corps. La Süddeutsche Zeitung dénonce également les interventions militaires du Kenya et de l'Ethiopie qui défendent leurs propres intérêts politiques. La seule solution poursuit le journal reste d'engager un dialogue avec les insurgés shebabs. La Somalie, c'est comme l'Afghanistan, conclut-il : la paix ne peut provenir que des Somaliens eux-mêmes.

Auteur : Cécile Leclerc
Edition : Philippe Pognan