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Darfour : quel poids pour l'accord de Doha ?

15 juillet 2011

Un accord de paix a été signé jeudi à Doha entre le gouvernement soudanais et l'un des groupes rebelles darfouris, le Mouvement pour la libération et la justice. Il est rejeté par les autres groupes rebelles.

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Des soldats de l'Armée de libération du Soudan, l'un des groupes rebelles du DarfourImage : picture alliance/dpa

Parmi les groupes rebelles, le JEM, le Mouvement pour la justice et l'égalité, est considéré comme le plus puissant militairement et il n'a pas tardé à exprimer son rejet du texte. Présent à Doha, au Qatar, au moment de la signature, le porte-parole du JEM Gibril Adam a estimé : « Ce n'est pas un accord de paix, c'est un accord de distribution d'emplois qui offre des positions à ceux qui le signent et ne résout pas les véritables problèmes du Darfour. »

Les véritables problèmes, selon Gibril Adam, ce sont notamment le partage du pouvoir et des richesses, la reconnaissance des violations des droits de l'Homme et les compensations pour les habitants du Darfour, qui subissent depuis 2003 les effets d'une guerre civile qui a fait près de 300.000 morts.

Le leader du Mouvement pour la Justice et la liberté, Al-Tijani Al-Sisi, a de son côté défendu le texte. Il estime avoir « accompli ce qui était requis de nous par notre peuple au Darfour ».

La signature s'est faite en grande pompe : le président Omar el-Béchir était là, malgré le mandat d'arrêt international émis à son encontre. Il a salué « les partenaires dans l'accord de paix » et critiqué les « efforts de ceux qui, en revanche, agissent pour accentuer la crise ».

Rebellen aus der Krisenregion Darfur nehmen Friedensgespräche auf
Le leader du JEM, Khalil Ibrahim (au centre), lors de précédentes négociations en février 2009, à DohaImage : AP

Faire mieux qu'à Abuja

Le rôle du Qatar en tant que médiateur a été salué par les Etats-Unis. Le porte-parole du département d'Etat, Mark Toner, a expliqué que son pays allait « continuer à mettre la pression sur les autres factions armées qui refusent de participer aux négociations - en particulier l'Armée de libération du Soudan (SLA) d'Abdelwahid Nour et le groupe du chef Minni Minnawi - pour qu'elles s'engagent pleinement dans le processus de paix ».

Minni Minnawi avait été le seul chef rebelle à signer l'accord de paix d'Abuja, au Nigeria, en 2006. Mais ses relations avec le pouvoir de Khartoum se sont dégradées, les deux parties s'accusant mutuellement de ne pas respecter leurs engagements. On le voit donc, les rebelles darfouris restent extrêmement divisés. Et on peut craindre que cet accord ne finisse comme celui d'Abuja : aux oubliettes. Au prix de nombreux morts au Darfour.

Auteur : Sébastien Martineau
Edition : Bob Barry