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Damas renforce sa répression

9 mai 2011

En Syrie, la répression du mouvement de contestation continue. Après Baniyas, où les chars du régime sont entrés samedi, l'armée syrienne intervient désormais à Homs et Tafas.

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Le régime syrien recourt aux grands moyens pour tenter de briser le mouvement de protestation populaireImage : Amateur video, Shaam News Network/AP

Les arrestations des chefs de file de l'opposition se multiplient. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, plus de 250 personnes ont déjà été interpellées à Baniyas. Si l'Union Européenne a annoncé la semaine dernière des sanctions contre le gouvernement syrien, certains doutent pourtant de la pertinence de ces mesures.

Comme à Baniyas, samedi, c'est au tour des villes de Homs et Tafas d'être quadrillées par les chars de l'armée syrienne, de vivre sous la menace constante des snipers et d'être coupées du monde. Sans moyens de communication, sans téléphone, sans eau. Selon un militant syrien des Droits de l'Homme, un enfant de 12 ans aurait été abattu hier par des tirs, dans des circonstances qu'il n'a pas pu préciser. Il a également fait état d'un très grand nombre de morts sans toutefois pouvoir en établir le chiffre exact. Comme à Baniyas, où 250 personnes ont été arrêtées et où au moins six autres ont éte tuées, les forces du régime syrien ont lancé à Homs et Tafas une vaste campagne d'arrestations. Qu'importe le lieu : c'est le même scénario qui se répète dans toutes les villes de Syrie. Ce qui s'est passé à Baniyas, samedi, a tout du message d'intidimidation.

Les autorités syriennes n'ont d'ailleurs pas traîné pour traduire en justice Riad Seif, l'une des figures de l'opposition, arrêté vendredi dans le centre de Damas. Il a été inculpé sans coup férir, hier, pour avoir enfreint l'interdiction de manifester. Si l'Union Européenne a décidé, vendredi, de geler les avoirs de 14 dirigeants syriens et de les interdire de visa pour l'Europe, elle n'a pourtant pas fixé de sanctions pour le président Bachar Al-Assad. Des mesures vivement critiquées par le politologue kurde Siamend Hajo qui explique : « Ces mesures n'auront de sens que si on reconnaît la part de responsabilités de Bachar Al-Assad. Lui et les membres de sa familles sont responsables des massacres qui ont été commis en Syrie depuis des semaines contre des manifestants pacifiques. Donc, je crois qu'il faut d'abord punir le meurtier et non ceux qui le soutiennent. »
La violence de ces quarante-huit heures atteste pourtant que le régime syrien n'est pas décidé à lâcher prise. Même s'il est engagé dans une épreuve de force qui ne peut que lui être fatale.

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Les manifestants refusent de se laisser intimider et appellent la communauté internationale à l'aideImage : AP

Auteur : Bénédicte BIOT
Édition : Aude Gensbittel