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Départ d'une unité de combat de la Bundeswehr pour l'Afghanistan

Ph.Pognan3 juin 2008

Lors d’une cérémonie militaire à Lemgo dans le nord du pays, le ministre allemand de la Défense Franz Josef Jung a pris congé ce soir de soldats d’une brigade blindée de la Bundeswehr en partance pour l’Afghanistan.

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Franz Josef Jung, ministre allemand de la DéfenseImage : AP

Ils font partie du 17ème contingent allemand de l'ISAF, la Force internationale d'assistance à la sécurité en Afghanistan. Ils seront déployés à la mi-juin dans les villes de Masar-i-Scharif, Kunduz et Feisabad. Parmi ces soldats, deux cents hommes d’une unité combattante spéciale, une Force de Réaction Rapide appelée à opérer essentiellement dans le nord de l’Afghanistan. Ils y prendront le 1er juillet la relève de leurs camarades de la Force de Réaction Rapide norvégienne qui avaient jusqu’ici assuré des tâches spéciales dans le cadre de la mission de l’ISAF.

Dans le cadre de cette mission de l’OTAN, la Bundeswehr a déjà déployé à Masaar el Sharif dans le nord de l’Afghanistan et à Kaboul quelques 3500 soldats surtout employés au travail de reconstruction et à la formation des forces de sécurité afghanes. Mais c’est la première fois que Berlin y envoie une véritable unité de combat. Ottfried Nassauer du Centre d’Information pour la sécurité Transatlantique :

" Avec l’engagement de la Force de Réaction Rapide, on va passer à l’image d’un engagement militaire classique et la population allemande sera confrontée au fait que la Bundeswehr sera active là-bas en tant que troupe de combat et donc mêlée à des opérations qui peuvent occasionner morts et blessés ! "

Ces derniers mois, la situation sécuritaire en Afghanistan s’est détériorée, dans le nord du pays également, a souligné le ministre allemand de la Défense qui a rappelé que la Bundeswehr a déjà perdu 26 soldats en Afghanistan. Il s’agit d’une mission dangereuse, a souligné Franz Josef Jung comme pour répondre aux critiques de certains partenaires au sein de l’OTAN qui avaient reproché à plusieurs reprises le fait que les Allemands limitent leurs interventions dans le nord du pays, réputé plus calme.

Si les insurgés talibans et autres groupes islamistes sont plus actifs dans le sud, le général de brigade Jürgen Weigt, commandant des troupes allemandes en Afghanistan affirme maintenant:

"Nous nous préparons à être engagés dans le cadre d’ opérations offensives contre ce qu’on appelle des « forces rebelles militantes."

Son camarade au sein de l’Etat-major de l’ISAF, le général Hans-Lothar Domröse décrit ainsi les dangers qui menacent les troupes :

" Les rebelles viennent du Pakistan, posent ici et là un engin explosif piégé, procèdent ailleurs à quelques fusillades avant de disparaître à nouveau de l’autre côté de la frontière sans qu’ils ne leur arrive rien. Et à la longue cela n’est naturellement pas très réjouissant !"

La FRR, la Force de Réaction Rapide est une réserve tactique du Commandant régional de l’ISAF. Ses soldats doivent intervenir en urgence pour venir au secours des équipes de reconstructions si elles sont menacées ou attaquées. La FRR peut aussi opérer contre des terroristes ou bien assurer la sécurité de convois.

En Allemagne une partie de l’opposition s’affirme sceptique quant à l’évolution des choses en Afghanistan, ainsi le porte parole du parti de « La Gauche », Die Linke, Paul Schäfer:

" Les choses devraient suivre une toute autre évolution, par exemple avec le début du retrait des troupes, le renforcement des moyens financiers de reconstruction et surtout des efforts diplomatiques pour la paix."

Pas question de retrait à brève échéance estime lui le ministre allemand de la Défense. On a aura encore besoin de cinq à dix ans, sinon plus, pour finaliser la formation des quelques 160.000 soldats et policiers afghans nécessaires pour assurer la sécurité dans le pays.