Défendre le corps | PROGRAMME | DW | 10.09.2012
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PROGRAMME

Défendre le corps

Défendre les corps et rappeler les droits fondamentaux face à une islamisation rampante de la société, c’est le défi auquel est confrontée aujourd’hui la Tunisie, selon Hafiz Dhaou, danseur et chorégraphe tunisien.

Hafiz Dhaou et Aïcha M’Barek

Hafiz Dhaou et Aïcha M’Barek

Avec Aïcha M’Barek, sa compagne à la vie comme à la scène, Hafiz Dhaou est venu présenter à Berlin avec sa compagnie Chatha sa dernière création, dans le cadre du festival « Danse en août », le plus grand festival de danse en Allemagne. « Khargba » est une pièce consacrée aux luttes de pouvoirs. Une chorégraphie qui évoque souvent les printemps arabes. Et pourtant, l’idée de départ est née bien avant.

Cinq danseurs - dont Hafiz Dhaou lui-même - évoluent entre des tas de pierre, cinq tonnes de gravier au total. Inlassablement, ils tournent sur eux-mêmes en essayant d’éviter ces obstacles ainsi que les collisions avec les autres danseurs. Ils semblent avoir perdu leurs repères… on peut y voir une métaphore de la difficile transition démocratique dans laquelle se trouvent la Tunisie, l’Egypte ou encore la Libye.

La révolution, Hafiz Dhaou l’a vécue intensément, mais à distance. Il a rejoint la France en 2002 pour poursuivre sa formation de danseur contemporain. Depuis, il navigue entre la France et la Tunisie. Hafiz Dhaou était en train de créer une chorégraphie pour le ballet de Lorraine à Nancy en France lorsque la révolution s’annonçait.

Depuis l’élection du parti islamiste Enhada, la religion a investi massivement le champ social et politique. Beaucoup craignent une islamisation, ancrée dans la prochaine constitution, mettant en cause l’égalité des femmes et la liberté d’expression. Le rôle des artistes dans cette transition démocratique aux yeux d’Hafiz Dhou : Défendre le corps et rappeler les droits fondamentaux.

Désormais, le chorégraphe tient à aider les artistes tunisiens et à leur faire part de son expérience acquise à l’étranger. C’est dans cette optique qu’il a pris au printemps dernier et pour la deuxième fois la direction artistiques des Rencontres Chorégraphiques de Carthage. Ce qu’il manque aujourd’hui aux artistes en Tunisie : Des espaces de création - et un véritable statut.

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