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Déblocage politique à Madagascar

Anne Le Touzé (avec agences)18 août 2013

La Cour électorale a créé la surprise, samedi, en invalidant les trois candidatures qui faisaient barrage à l'organisation de l'élection présidentielle. La Grande Île peut se préparer au scrutin.

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Le centre d'Antananarivo
Le centre d'AntananarivoImage : DW/F.Müller

Exit les trois candidats contestés par la communauté internationale : la Cour électorale (CES)malgache a finalement rejeté les candidatures d'Andry Rajoelina, l'actuel homme fort de la Grande Île, de Lalao Ravalomanana, épouse de l'ex-président Marc Ravalomanana, et de Didier Ratsiraka, ancien président. Et fait disparaître leurs noms de la liste révisée, publiée samedi.

Le processus électoral était bloqué depuis mai à cause de ces candidatures, jugées illégales par la communauté internationale. De fait, elles enfreignaient le code électoral malgache : celles de Lalao Ravalomanana et de Didier Ratsiraka, parce qu'ils n'ont pas résidé à Madagascar six mois d'affilée avant le dépôt de leur dossier, et celle d'Andry Rajoelina, parce qu'il a déposé son dossier hors-délai. En janvier dernier, l'ancien maire d'Antananarivo avait d'ailleurs promis qu'il ne serait pas candidat, avant de faire volte-face lorsque l'ex-première dame avait posé sa candidature.

Andry Nirina Rajoelina a renversé Marc Ravalomanana en 2009
Andry Nirina Rajoelina a renversé Marc Ravalomanana en 2009Image : picture-alliance/dpa

Un scrutin très attendu

La communauté internationale rejetait donc leur participation, estimant que « les conditions nécessaires à la tenue d'élections transparentes, crédibles et paisibles [n'étaient pas] remplies ». Pour pousser les trois candidats controversés vers la sortie, elle avait gelé temporairement son aide au financement du scrutin, prévu initialement au 24 juillet mais reporté depuis sine die.

Cela fait quatre ans que Madagascar attend cette élection. Le pays est plongé dans la crise politique et économique depuis le renversement, en 2009, de Marc Ravalomanana par l'actuel président de la transition Andry Rajoelina. La communauté internationale a suspendu la Grande Île des institutions et gelé son aide financière.

L'annonce de l'invalidation des candidatures a suscité des réactions optimistes, notamment de la part de l'Union africaine, qui a salué dans un communiqué « le grand sens des responsabilités et le patriotisme du Président de la Transition ».

Une Cour électorale remodelée

C'est en effet Andry Rajoelina qui a donné son feu vert à l'élargissement de la Cour électorale à des universitaires et des juristes début août. Cette refonte de la CES faisait partie des conditions imposées par le Groupe de contact GIC-Madagascar pour continuer d'assister le pays dans sa sortie de crise. La nouvelle Cour a prêté serment lundi dernier et s'est réunie cette semaine à huis clos afin « d'assainir » la liste électorale.

Outre les trois candidatures contestées, cinq autres ont été annulées pour anomalie ou en raison de fausses informations dans leur dossier. Un autre candidat s'est désisté. Les candidats rejetés ont trois jours pour proposer un candidat de substitution. La liste définitive devrait être publiée dans moins d'une semaine. Si elle reste en l'état, 32 adversaires devraient s'affronter lors du scrutin présidentiel, dont la date reste encore à fixer.