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Débat général au Bundestag. Et le budget dans tout cela?

Sandrine Blanchard25 novembre 2004

Avec l’automne, reviennent les âpres discussions au parlement, notamment sur le budget. Pour 2005, le gouvernement veut ramener le déficit à 22 milliards d'euros, mais essentiellement grâce à d'importantes privatisations et à une opération de titrisation de créances pour les retraites des salariés de Deutsche Telekom et de la poste. Ce qui signifie que ces retraites seraient dépendantes des cours de la bourse. L’opposition estime dans ces conditions que le projet de budget est irréaliste et que l'Allemagne, qui vise aussi un déficit en-dessous de la barre des 3%, ne pourra pas tenir ses promesses. Qu’en pensent les journaux allemands de ce matin ?

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Image : EZB

Pour die Welt, les débats parlementaires sur le budget sont comparables à une compétition de patinage artistique. Chaque camp politique s’évertue à réussir ses figures, pirouettes et atterrissages rhétoriques, sous l’œil des caméras de télévision. Cette fois encore, on ne s’est pas ennuyé dans ces joutes verbales hautes en couleurs, entre le SPD et l’opposition, mais aucune idée neuve n’a réellement percé dans l’Assemblée.

D’ailleurs, la Frankfurter Allgemeine Zeitung déplore que le chancelier et sa rivale conservatrice, Angela Merkel, n’aient pas vraiment abordé le thème du budget dans leur affrontement au Bundestag, préoccupés qu’ils sont de leur avenir politique respectif à la tête du pays, dans la perspective des élections de 2006. Pour la FAZ, le débat de politique générale d’hier avait des relents de déjà vu. Et le journal de rappeler la campagne menée, et gagnée par Helmut Kohl en 1983, axée sur la course à l’armement. La tactique actuelle de l’opposition est semblable, estime le quotidien. Les conservateurs se concentrent sur des dossiers de politique étrangère, plus que sur le budget.

Pour la Süddeutsche Zeitung, Gerhard Schröder et Angela Merkel se mènent une lutte de haut niveau à propos du budget. Contrairement au chef de file des libéraux. Car quand Friedrich Merz prend la parole, de nombreux députés préfèrent sortir de la salle pour aller prendre un café plutôt que de supporter son arrogance, écrit la SZ. Au contraire, Angela Merkel a réussi à exposer son analyse avec passion, poursuit le journal. Dans sa lutte pour se poser à nouveau comme garante des valeurs morales, l’opposition évoque la croissance économique misérable au sein de l’Union européenne, la hausse du chômage ou l’endettement catastrophique de l’Allemagne. Elle porte un coup également au gouvernement, en soulignant ses dissensions intrinsèques, qui l’empêchent selon la droite de faire des choix en fonction de l’intérêt général, national. Mais le chancelier était aussi en bonne forme, estime le quotidien munichois. Gerhard Schröder a le don d’identifier l’action gouvernementale avec les « forces » vives du pays entier, de façon à briser les discours pessimistes ambiants. Et la SZ conclut qu’Angela Merkel, douée pour la critique, l’est moins pour les propositions, et que son style a déjà laissé de nombreuses victimes sur le bord de la route, sans pour autant qu’aient émergé des propositions alternatives convaincantes.

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L'opposition allemande a menacé de déposer des recours devant la Cour constitutionnelle contre les budgets élaborés pour 2004 et 2005 par le gouvernement.