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La crise de l'énergie fait toujours grincer des dents

18 octobre 2022

Sur fond de guerre en Ukraine et de crise énergétique, l'Opep+ défend toujours sa décision de réduire la production de pétrole.

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Installation d'une raffinerie
La crise de l'énergie touche plusieurs pays notamment européens.Image : Nikola Cutuk/PIXSELL/picture alliance

 Alors que les prix grimpent et que les craintes de pénurie persistent, l'Arabie saoudite a de nouveau défendu lundi (17.10) la décision des pays exportateurs de pétrole de réduire leur production. Une décision, sur fond de guerre en Ukraine et de crise énergétique en Europe, qui ne sera pas sans conséquence.

Une coupe drastique des quotas de production de pétrole, c'est la décision que les 13 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) menés par l'Arabie saoudite et leurs 10 partenaires conduits par la Russie ont pris il y a quelques jours.

Selon les experts, en pleine guerre en Ukraine, la décision permettrait à la Russie de voir les profits de ses exportations augmentés sur fond d'embargo de l'UE et de menaces de plafonnement des prix du pétrole russe. Washington n'a pas manqué de reprocher à Ryad de fournir à Moscou un "soutien économique" en l'aidant à financer la guerre en Ukraine.

Des conséquences

Mais selon ses membres, la décision de l'Opep + "n'a rien de politique". Pas plus tard que lundi, les Emirats arabes unis, l'un des pays membres de l'organisation a dit regretter la "politisation" du dossier. Mais les répercussions économiques et dans une certaine mesure politique de la décision restent tout de même une réalité.

 Vladimir Poutine et le dirigeant des Émirats arabes unis, le cheikh Mohamed ben Zayed al-Nahyan.
Le président russe Vladimir Poutine lors d'une réunion bilatérale avec le dirigeant des Émirats arabes unis, le cheikh Mohamed ben Zayed al-Nahyan, le 11 octobre 2022 à Saint-Pétersbourg, en Russie.Image : Pavel Bednyakov/Kremlin/ZUMA/picture alliance

Il faut aussi dire que cela fait des mois que le président américain Joe Biden tente d'endiguer l'envolée des prix qui érode le pouvoir d'achat des ménages. Il s'est même rendu à Ryad en Arabie saoudite en juillet. Un voyage très controversé qui visiblement n'a pas atteint les objectifs escomptés.

La décision de l'Opep+ de diminuer la production de pétrole à hauteur de deux millions de barils par jour en moins soit environ 2 % de la production devrait faire grimper les prix qui sont déjà élevés dans plusieurs pays notamment européens.

De quoi accentuer davantage les tensions en France par exemple qui doit faire face à une grogne sociale partie de l'industrie pétrolière qui perturbe fortement la distribution de carburant.

La question du prix du gaz

Outre le pétrole, il y a aussi le gaz qui fait grincer des dents. En Europe pour faire face à la flambée des prix, l'Allemagne a par exemple annoncé un "bouclier de défense économique " de 200 milliards d'euros.

Ursula von der Leyen la présidente de la Commission européenne.
Les pays européens plaident pour une solution européenne au problème de la flambée du prix du gaz.Image : Virginia Mayo/AP Photo/picture alliance

Mais problème, il est reproché à Berlin de faire jouer ses muscles budgétaires pour subventionner la consommation de gaz en Allemagne, ce qui fait grimper les prix et risque de nuire à ses voisins.

Les autres pays européens plaident depuis longtemps pour une solution européenne au problème de la flambée du prix du gaz.

La Commission européenne a détaillé mardi (18.10) ses propositions pour atténuer la flambée des coûts de l'énergie. Elle entend notamment s'attaquer à la volatilité du marché du gaz. Mais ces mesures restent à discuter et affiner par les Etats membres, toujours divisés sur le principe d'un plafonnement des prix.