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La CPI confirme la peine de Jean-Pierre Bemba

17 septembre 2018

La CPI a condamné Jean-Pierre Bemba à douze mois de prison et 300.000 euros d'amende pour subornation de témoins. Il est donc libre, car la peine est largement couverte par les dix années passées en prison.

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DR Kongo Jean-Pierre Bemba
Image : Getty Images/AFP/P. Mulongo

"La Cour constitutionnelle aurait dû attendre le verdict de la CPI" (Jean-Claude Félix-Tchicaya, chercheur à l'IPSE)

La Cour pénale internationale a donc confirmé ce lundi (17.09.18) la peine qu’elle a infligée en première instance à Jean-Pierre Bemba pour subornation de témoins.

La Cour a reconnu M. Bemba d'avoir corrompu 14 témoins, et présenté de fausses preuves et sollicité la déclaration de faux témoignages.

Début septembre, en raison de cette condamnation prononcée en première instance, la Cour constitutionnelle congolaise a invalidé la candidature de Jean-Pierre Bemba, à l’élection présidentielle du 23 décembre.

Pour Jean-Claude Félix-Tchicaya, politologue à l'Institut de prospective et sécurité en Europe (IPSE), cette décision de la CPI pourrait relancer le débat sur la candidature invalidée de Jean-Pierre Bemba.

C’est ce que pense aussi, Bob Kabamba, directeur de la Cellule d'appui à l'analyse politique en Afrique centrale de l'ULG, à l’Université libre de Liège, en Belgique.

Bob Kabamba : "Emmanuel Ramazani Shadary n'a aucun candidat sérieux face à lui."

"Oui, il aurait pu être candidat car la subornation de témoins n'est pas un cas de corruption tels que le prévoient les textes de lois du Congo. On a utilisé cet argument pour que Jean-Pierre Bemba ne puisse pas se présenter à ces élections. On a l'impression qu'on est en train de tout faire pour qu'Emmanuel Ramazani Shadary n'ait aucun candidat sérieux face à lui."

Justice des noirs ?

Dans un communiqué publié samedi (15.09.18), la République démocratique du Congo a menacé de se retirer de la  Cour pénale internationale. Kinshasa "n'exclut pas, en désespoir de cause" de se retirer de la CPI, a dit en substance, un communiqué du ministère des Affaires étrangères qui a fait état "de pressions sur les juges" en lien avec "la politique intérieure" congolaise.


Le gouvernement congolais affirme que "plusieurs indices concordants, en sa possession, indiquent que certains gouvernements exerceraient des pressions sur les juges de la CPI". Ces "pressions" porteraient sur des affaires devant la CPI "en relation avec la situation en RDC, susceptibles d'avoir une incidence sur le processus électoral en cours".

 "L’inquiétude du gouvernement congolais n’est pas liée à l’affaire Jean-Pierre Bemba. C’est un tribunal qui est fait pour taper sur les noirs. Cela, ce n’est pas normal. On ne peut pas avoir un tribunal international qui ne s’occupe que des noirs, des Africains. C’est un tribunal qui a fait preuve d’un racisme terrible. Les massacres et tout ça ne se passent qu’en Afrique ? Il y a des choses horribles qui se passent aujourd’hui par exemple dans la région du Moyen-Orient", s’est interrogé Jean-Pierre Kambila, le directeur adjoint du cabinet civil du président Joseph Kabila.


C’est dans ce contexte que la Cour constitutionnelle devra publier, mercredi, la liste définitive des candidats retenus pour les élections générales prévues le 23 décembre : la présidentielle et les législatives. Et c’est le même jour, que l’opposition devra elle aussi donner le nom de son éventuel candidat unique devant porter ses couleurs à cette élection présidentielle en RDC.

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona