1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Covid-19 : Moderna et BioNTech veulent investir en Afrique

Michaela Schiwkowski
27 octobre 2021

Si le continent dépend surtout des approvisionnements de l'étranger, la donne pourrait bientôt changer grâce aux deux laboratoires.

https://p.dw.com/p/42GMx
Des doses arrivées à Madagascar grâce au dispositif COVAX
Des doses arrivées à Madagascar grâce au dispositif COVAXImage : Alexander Joe/AP Photo/picture alliance

L'Afrique manque de vaccins pour lutter contre le coronavirus. Mais cela pourrait bientôt être de l'histoire ancienne : en effet, les laboratoires Moderna et BioNTech, qui ont fabriqué des vaccins contre la Covid-19, sont actuellement engagés dans une sorte de course à la création de capacités de production en Afrique.

Des protocoles d'accord avec le Rwanda et le Sénégal

Mardi dernier, le laboratoire allemand, basé à Mayence et qui a produit un vaccin contre la Covid-19 en partenariat avec le laboratoire américain Pfizer, a annoncé qu'il allait commencer à construire des installations pour pouvoir produire des vaccins à ARN messager.

Une production qui débuterait mi-2022 et qui, dans un premier temps, fournirait près de 50 millions de doses par an contre la Covid-19.

Si un protocole d'accord a été signé avec le gouvernement rwandais ainsi qu'avec l'Institut Pasteur situé à Dakar, au Sénégal, BioNTech n'a pour le moment pas identifié l'emplacement exact de l'unité de production.

Des doses de Pfizer-BioNTech
Des doses de Pfizer-BioNTech inspectées par un technicienImage : Pfizer/AP Photo/picture alliance

Moderna veut investir 500 millions de dollars

L'ambition est pour sa part encore plus importante du côté de Moderna : la semaine dernière la société pharmaceutique américaine a annoncé vouloir produire près de 500 millions de doses par an.

Si là aussi le Rwanda, le Sénégal ou encore l'Afrique du Sud font partie des potentiels pays qui pourraient accueillir l'unité de production, rien n'est encore fait. Une unité de production pour laquelle l'entreprise américaine souhaite trouver des partenaires et investir 500 millions de dollars.

Pour ce faire, Moderna souhaite d'abord disposer d'un personnel qualifié capable de réaliser des tests cliniques, comme l'explique Noubar Afeyan, co-fondateur et président de Moderna :

"Nous voulons mettre en place les installations nécessaires pour que l'usine puisse produire plusieurs vaccins. Ainsi, à l'avenir, s'il y a une pandémie - et je suis sûr qu'il y en aura une - nous pourrons rééquiper l'usine très rapidement pour produire un nouveau vaccin. C'est l'objectif global."

Noubar Afeyan, co-fondateur et président de Moderna
Noubar Afeyan, co-fondateur et président de ModernaImage : Guglielmo Mangiapane/REUTERS

Une infime partie de la population africaine entièrement vaccinée

La construction d'installations complexes prenant généralement du temps, il faut faire confiance à l'Afrique et à ses partenaires, estime Christoph Kannengießer, directeur général de l'Afrika-Verein, l'Association africaine des entreprises allemandes, qui voit d'un bon œil la mise en place de ces unités de production :

"Il est important que ces vaccins innovants et très efficaces puissent être produits sur le continent afin d'accroître les capacités au niveau mondial. Mais aussi pour que l'Afrique sorte du rôle qui consiste à prendre ce que les autres lui laissent et contribue à un meilleur approvisionnement en vaccins, notamment pour sa propre population."

A l'heure actuelle, moins de 5% des Africains sont entièrement vaccinés contre la Covid-19. Jusqu'à présent, les vaccins arrivés sur le continent l'ont été grâce au dispositif onusien Covax et à des dons.

Infografie vaccination en Afrique
Le point sur la vaccination en Afrique