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L’ONU plaide pour une réouverture encadrée des écoles

Rémy Mallet
21 août 2020

Alors que la Covid-19 a poussé plusieurs pays africains à fermer les écoles, l’OMS et l’Unicef plaident pour un retour encadré des enfants à l'école.

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Symbolbilder | Laut UNICEF können Hunderte Millionen Kinder in Schulen nicht Händewaschen
Image : picture-alliance/dpa/XinHua/S. Zounyekpe

Au Nigéria, les écoles sont fermées depuis mars pour endiguer la contamination au coronavirus. Une situation qui a poussé, mercredi 19 août, des dizaines d’étudiants nigérians à se rassembler à Abuja pour demander la réouverture des établissements.

Quant au Kenya, le pays est allé plus loin en repoussant l’ouverture des classes à l’an prochain (2021).

Mais, ces mesures ont un impact négatif sur l’économie et sur les enfants. Selon l’OMS, plus les enfants sont en dehors de l’école, plus le risque est élevé qu’ils n’y retournent jamais.

C’est pour cela que l’OMS appelle à une réouverture contrôlée des écoles. Pour Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique, "selon des prévisions de la Banque mondiale, la fermeture des écoles en Afrique subsaharienne pourrait conduire à une perte de revenus futurs de 4.000 dollars par enfant. Nous ne pouvons pas nous permettre cela. Donc nous souhaitons la réouverture des écoles. Mais elle doit être accompagnée de mesures pour permettre la distanciation sociale, la fourniture de masques aux élèves ainsi que de l’eau pour se laver les mains".

Au moins 18 millions d’enfants mangent à la cantine scolaire en Afrique subsaharienne, a ajouté Matshidiso Moeti, prévenant que cela pourrait aggraver l’insécurité alimentaire pour les ménages africains les plus pauvres si les enfants continuent de rester à la maison.

En plus de l’insécurité alimentaire, les enfants n’allant pas à l’école sont exposés à un risque accru de violence, d'exploitation et d'abus, selon une enquête mondiale du Fonds des Nations unies pour l’enfance.

Mais l’ouverture des écoles ne saurait se faire sans l’implication et l’accompagnement des Etats. C'est ce qu'explique Mohamed Malick Fall, le directeur régional de l'Unicef pour l'Afrique orientale et australe. 

"Nous avons des engagements avec l’Union africaine et les autres organisations sous régionales. Ce qui nous permet de faire un plaidoyer auprès des Etats pour leur signifier que les risques liés à la reprise des écoles sont moindres comparés aux risques auxquels les enfants sont exposés en se mettant dans une position d’interruption des activités éducatives", indique Mohamed Malick Fall.

L’Unicef regrette que 140 millions d'enfants soient privés d’éducation depuis la fermeture des écoles en Afrique.