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Coup d'envoi du sommet EU-Chine à Bruxelles

Jean-Michel Bos
9 avril 2019

C'est un sommet entre deux géants qui s'ouvre dans une atmosphère tendue. Cette rencontre débute alors que l'UE vient d'adopter des mesures pour limiter les investissements chinois sur son continent.

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Großbritannien Madeleina Kay, Protest gegen Brexit in London
Image : picture-alliance/dpa/R. Brown

Les enjeux du sommet EU-Chine

Au vu de la dureté des termes employés, il semble bien que les Européens aient réalisé la dangerosité de certaines acquisitions chinoises en Europe. Dans une communication publiée en mars, la Commission européenne décrit en effet la Chine comme un "concurrent économique" et un "rival systémique qui promet des modèles alternatifs de gouvernance".

La question des échanges commerciaux et des investissements sera ainsi au cœur des discussions du sommet UE-Chine qui débute cet après-midi à Bruxelles. Dans une ambiance tendue. Méfiante face aux achats d'entreprises sur le vieux continent, l'Union européenne vient de mettre en place un contrôle accru des investissements étrangers. La Chine n'est pas directement nommée mais elle est clairement dans le radar des Européens. 

Le système de contrôle européen repose sur un mécanisme d'informations qui impose aux Etats membres de signaler tout investissement étranger dans des technologies sensibles comme les télécommunications.

Cristallisation des enjeux

Berlin prévoit aussi de pouvoir bloquer un investissement dans une entreprise allemande dès qu'il atteint 10% seulement, contre 25% auparavant. Le secteur des médias est aussi concerné. Un environnement réglementaire durci qui intervient alors que les flux d'investissements chinois au sein de l'Union européenne ont diminué de 40% en 2018, pour atteindre 17,3 milliards d'euros.

Sur le continent africain en revanche, ce débat n'existe pas ou du moins il se porte sur un autre domaine : celui de l'endettement des Etats du continent. En effet, les Chinois investissent peu dans les entreprises africaines. En 2016, les investissements directs chinois dans toute l'Afrique sont à peine équivalents à ceux de la Chine en Allemagne.

Mais sur le continent africain, la Chine prête de l'argent pour construire des infrastructures. Elle se comporte davantage comme un prestataire de services qu'un investisseur. 

De 2000 à 2017, le gouvernement chinois et les banques chinoises ont ainsi accordé 143 milliards de dollars de prêts aux gouvernements africains ou à leurs entreprises d'Etat. Mais ni la prise de conscience de l'Union européenne ni les mises en garde du Fonds monétaire international sur l'endettement ne semblent avoir d'écho sur en Afrique où les chefs d'Etat et de gouvernement assurent que la situation est sous contrôle et que le partenariat avec Pékin est "gagnant-gagnant."

DW Mitarbeiterporträt Jean-Michel Bos
Jean-Michel Bos Journaliste au programme francophone de la DW.JMBos