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Un nouveau plan de sécurité pour le Burkina

Mahamadou Kane
19 février 2019

Un nouveau plan de sécurité et un appel au sursaut national. Le Premier ministre burkinabè, Christophe Dabire, compte sur l'apport de ses concitoyens pour mieux lutter contre le terrorisme.

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Burkina Faso Nach den Anschlägen
Image : Getty Images/AFP/A. Ouoba

"Le gouvernement prend en compte les frustrations de la jeunesse" (Rémy Dandjinou)

Face à la menace terroriste, le Premier ministre burkinabè a présenté lundi (18 février) un ambitieux plan de sécurité. Christophe Dabiré a appelé ses compatriotes à "l'union sacrée" à travers, notamment, l'implication de la population dans la lutte contre la menace terroriste qui frappe le Burkina Faso.

La capitale burkinabè a été frappée par plusieurs attentats depuis 2015, comme celui mené contre le QG de l'armée en plein centre, le 3 mars 2018
La capitale burkinabè a été frappée par plusieurs attentats depuis 2015, comme celui mené contre le QG de l'armée en plein centre, le 3 mars 2018Image : Getty Images/AFP/A. Ouoba

Le chef de l'exécutif promet l'accélération de la loi de programmation militaire dotée d'un budget de 700 milliards de francs CFA pour les cinq prochaines années.  

Le tout sécuritaire n'est pas la solution

Ce nouveau plan de sécurité du gouvernement burkinabè se traduit entre autres par le repositionnement des forces de défense et de sécurité ou encore par un meilleur maillage du territoire dans le cadre du renforcement de la coopération régionale dans la lutte antiterroriste.

Le gouvernement veut aider la jeunesse pour qu'elle ne se tourne pas vers les groupes extrémistes
Le gouvernement veut aider la jeunesse pour qu'elle ne se tourne pas vers les groupes extrémistesImage : DW/Wendy Bashi

La sécurité, premier chantier du nouveau Premier ministre Christophe Dabiré ne sera néanmoins pas la seule réponse a apportée au péril djihadiste, selon Rémy Dandjinou, ministre porte-parole du gouvernement burkinabè.

"Il y a un substrat d'inégalités, de frustrations, parfois un sentiment d'être abandonné dans certaines régions et cela, le gouvernement burkinabè l'a pris en compte. Il faut savoir que nous avons le programme d'urgence pour le Sahel qui consiste à doter les zones sahéliennes, les zones du nord et d'autres régions d'infrastructures et de chances pour que la jeunesse ne soit pas obligée  de se tourner vers certains  vendeurs d'illusions, certains chefs idéologiques au niveau de certains espaces."

Trois axes stratégiques

Attention à ne pas commettre les mêmes erreurs que certains pays voisins ont commises dans la lutte contre le terrorisme, prévient Abdoulaye Niang, professeur de lutte contre l'extrême violence dans le grand Sahel.

La force conjointe G5 Sahel mène des actions coordonnées avec l'armée burkinabè
La force conjointe G5 Sahel mène des actions coordonnées avec l'armée burkinabèImage : Reuters/A. Ross

"Il faut un système de défense stratégique de la nation qui repose sur trois équations. Il s'agit de la défense civile et stratégique de la nation, la défense économique et stratégique de la nation et la défense militaire et stratégique de la nation. C'est au niveau de cette troisième équation que la loi de la programmation a sa place. Quand vous avez un tabouret à trois pieds, si vous vous asseyez sur un seul pied, vous passerez invariablement à l'échec."

La force militaire conjointe du G5 Sahel va aussi soutenir le Burkina Faso dans l'élaboration de ce nouveau plan de sécurité.

"Nous nous coordonnons avec l'armée burkinabè pour mener des actions assez soutenues et assez ciblées des zones ou les groupes armés sévissent", affirme Hanana Ould Sidi, commandant de la force conjointe du G5 Sahel. "Je pense que nous allons pouvoir sous peu obtenir des résultats importants pour la sécurisation de la zone."

En 2018, les attaques terroristes et les conflits intercommunautaires ont fait au moins trois cents victimes au Burkina Faso.