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Condamnation dans l'affaire d'Abou Ghraib

Sandrine Blanchard28 septembre 2005

Les journaux reviennent sur la condamnation de Lynndie England à 3 ans de prison, cette soldate américaine impliquée dans le scandale d’Abou Ghraib. À l’origine de l’affaire : la publication de photos qui montraient des soldats britanniques et américains, en train d’infliger des sévices à des prisonniers irakiens, et notamment, dans la prison d’Abou Ghraib.

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Image : AP

« Les premières images qui ont fait connaître Lynndie England aux téléspectateurs du monde entier montraient une jeune femme dont la bonne humeur contrastait terriblement avec la douleur de prisonniers humiliés et maltraités », rappelle la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Par contre, poursuit la FAZ, la jeune femme de 22 ans a affiché une mine imperturbable durant son procès, devant une cour martiale du Texas. Le journal rapporte l’un des arguments de la défense, qui considère Lynndie England comme un bouc-émissaire: les troupes américaines en Irak n’avaient pas reçu de consignes claires concernant le traitement des prisonniers.

La tageszeitung publie une interview avec Kenneth Roth, président de Human Rights Watch. Celui-ci explique que l’association réclame la mise en place d’une commission indépendante du type de celle qui s’est chargée de l’enquête sur les attentats du 11 septembre.

Qui donc croirait un prisonnier irakien qui raconterait qu’une réserviste américaine l’a obligé à ramper dans les couloirs de la prison, attaché à une laisse ? demande la Süddeutsche Zeitung. Si les bourreaux d’Abou Ghraib n’avaient pas eux-mêmes documenté leurs actes en photos, jamais le monde n’aurait eu vent des nuits de torture dans la prison, relève le quotidien munichois. De l’avis de l’armée américaine, la condamnation de l’une des figures emblématique de l’affaire clôt le dossier. Le journal le déplore et rappelle que seule une dizaine de soldats ont été condamnés, ceux placés au bas de la hiérarchie, les protagonistes visibles de l’affaire. La SZ regrette que ceux, plus hauts placés, qui ont encouragé ces actes ou qui les ont en tout cas tolérés, n’ont, eux, été condamnés ni par la justice ni par les hommes politiques. Et le journal cite Donald Rumsfeld en exemple, qui a fait expérimenter des méthodes d’interrogatoire extrêmes dans la prison de Guantanamo, avant de les exporter en Afghanistan et en Irak. Les grands généraux en Irak ont été lavés de tout soupçon à l’issue d’une enquête interne. Donald Rumsfeld est resté ministre. Pour la SZ, les photos d’Abou Ghraib ne montrent pas seulement les excès de soldats pervers, elles montrent aussi ce que le président Bush veut dire quand il parle de « guerre internationale contre le terrorisme ».