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Crise économique au Tchad, coiffeurs et tailleurs vicitmes

Guillaume Bernard
9 octobre 2017

Le Tchad est frappé depuis 2016 par une crise financière sans précédent. Presque tous les secteurs d'activités sont touchés notamment les coiffeurs et tailleurs.

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Friseur mit Behinderung in Kigamboni, Dar es Salaam, Tansania
Image : DW/S. Khamis

La précarité des coiffeurs et tailleurs touche un nombre important de personne car la plupart sont des pères de famille, chacun ayant en charge entre sept à huit personnes. Les Tchadiens - et notamment les fonctionnaires dont les salaires ont été réduits - dépensent moins et l'achat de vêtements, ou encore les coupes de cheveux, sont en première lignes des dépenses sacrifiées. 

Djibrine Saleh, coiffeur et père de quatre enfants explique que "depuis 2016 jusqu’à aujourd’hui, nous éprouvons des difficultés. On a le problème du loyer à payer. Parfois on trouve deux clients, parfois on n'en trouve pas. Lorsque les enfants tombent malade, on n'a pas les moyens de payer alors comment doit-on faire?" 

Mubi, Nigeria, Algoni Ibrahim, Schneider
Image : DW/A. Staeritz

La situation est la même pour Abakar Abdoulaye, tailleurs au marché de Gassi.

"Pour une tenue le tarif est de 3.500 FCFA mais désormais, les clients nous proposent seulement 2.500 et on est obligé d'accepter. Et puis pour les taxes, les agents des mairies viennent, on leur explique mais ils ne nous comprennent pas. Ils veulent absolument prendre nos machines" explique t'il. 

Certains coiffeurs comme Ahmat Achta ont vu leurs revenus fortement diminuer et pour lui, il est devenu difficile de réunir les deux bouts. Il précise que:

"Avec nos activités, avant on gagnait beaucoup d’argent mains maintenant même les femmes viennent se lamenter. Pour les tresses à 7.000, on nous demande de diminuer. Donc on prend ce que les clientes donnent."

"L'Etat doit les encourager"

Pour Ramadan Dari, économiste, coiffeurs et tailleurs n’ont pas le choix. Mais les taxes prélevées par les agents des communes ne facilitent pas les choses.

"La mère de famille ne demande pas quelle est l’activité que tu mènes. Mais qu’est-ce que tu amènes à la maison pour pouvoir mettre la marmite au feu. Une personne qui passe toute une journée à travailler se retrouve avec 4.000 ou 3.000 FCFA et les agents viennent dire qu'en plus, vous devez une patente à la maire. Mais c’est inhumain! L’Etat doit quand-même chercher des dispositifs pour les encourager et non pas venir fermer leurs boutiques."

Selon certains observateurs, maintenir la pression fiscale sur ceux qui n’ont que ces genres d’activités risquerait de les radicaliser et les lancer sur la voie du terrorisme.