Chantages en tous genres...
11 juillet 2008Dans le conflit salarial à la Lufthansa, les pilotes ont le manche bien en main en cette période de vacances, remarque la Frankfurter Rundschau. A l'instar des conducteurs de locomotive récemment, un groupe relativement restreint de spécialistes malgré tout bien rémunérés peut jouer d'une puissance de frappe non négligeable. Mais le quotidien de Francfort revient, comme tous ses confrères, sur l'enlèvement des trois Allemands dans l'est de la Turquie et sur les exigences posées par le PKK pour les libérer.
Ce que die Welt commente ainsi : le PKK exige trois choses : annuler l'interdiction de ce parti en Allemagne, prononcée en 1993, être rayé de la liste des organisations terroristes et supprimer l'interdiction en Allemagne de l'émetteur de propagande kurde Roj-TV. Rien de tout cela n'arrivera. Avec sa prise d'otages, le PKK se discrédite et confirme toutes les accusations dont il fait l'objet.
Même analyse sur la Une de la Tageszeitung qui titre : le PKK fait chanter l'Allemagne. Certes, Berlin va indiquer ne pas vouloir céder au chantage mais cherchera, en coulisse, les voix et moyens d'obtenir la libération des otages. Même s'il obtenait quelque chose, le PKK a quand même perdu avec cette prise d'otages. Ceux qui en Allemagne doutaient encore du caractère terroriste du PKK ont désormais perdu toute illusion.
Karalyian, le n° 2 du PKK, a la réputation d'être un dur, reprend la Süddeutsche Zeitung. Lorsque le n° 1 du parti, Abdullah Öcalan, a exigé après son arrestation, que son mouvement arrête la lutte armée sur le territoire turc, son bras droit n'était soi-disant pas d'accord. Les conflits internes sont inhérents au PKK jusqu'à aujourd'hui et c'est aussi pour cela qu'il y aura toujours des morts.
Tout comme ses confrères, la Frankfurter Allgemeine Zeitung place le PKK en une mais revient aussi sur le discours de Nicolas Sarkozy devant le Parlement européen. Bien avant de prendre la présidence de l'union, Paris avait annoncé un programme ambitieux. Dès les premiers jours pourtant, c'était à propos de l'immigration, les concepts français n'ont pas passé la rampe. Il en ira de même avec les autre accents que la France veut poser. Sarkozy veut résoudre le problème du « Non » irlandais au Traité de Lisbonne d'ici la fin de l'année. Et le quotidien francfortois de s'indigner : c'est quand même un comble que d'exiger des électeurs irlandais souverains de réviser aussi rapidement leur opinion.