Changement de stratégie
9 mars 2009
Il ne faut pas voir dans ce geste une quelconque capitulation ou preuve de faiblesse, écrit Die Welt. La position de Barack Obama est le résultat d'une recherche de nouvelles stratégies dont le principe de base consiste à engager le dialogue avec l'ennemi ou l'adversaire quand on ne peut pas le battre. Le principe n'est d'ailleurs pas nouveau. Il a déjà été pratiqué en Irak, où les Américains ont rencontré un grand succès en gagnant à leur cause des tribus sunnites modérées. Mais attention, prévient le journal, l'Afghanistan n'est pas l'Irak.
Une mise en garde que reprend la Süddeutsche Zeitung : En Afghanistan, les alliances et les rapports de force se renouvellent sans cesse selon les groupes ethniques, tribus, familles, religions, traditions, mais aussi selon les besoins d'argent et de sécurité. "Les" taliban n'existent pas. Ce qui serait mauvais, ce serait de les considérer comme une organisation unie et de négocier avec son fondateur, le Mollah Omar. Ceci, conclut le journal, n'apporterait pas la paix.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung commente le changement dans la politique étrangère des Etats-Unis, suite à la tournée européenne de Hillary Clinton. Dans ce premier voyage en Europe de la secrétaire d'Etat américaine, la nouveauté a été surtout le ton employé. Hillary Clinton a souligné à plusieurs reprises que son gouvernement voulait écouter et développer sa nouvelle stratégie en Afghanistan de concert avec ses alliés. Ceci, note le journal, constitue une différence notable par rapport à l'attitude impérialiste de ses prédécesseurs vis-à-vis de leurs collègues de l'OTAN.
La tageszeitung consacre sa Une au congrès de l'organisation altermondialiste ATTAC, qui s'est déroulé ce week-end à Berlin. Pour le journal, la participation record de 2500 personnes à cette rencontre sur le thème du capitalisme montre à quel point le besoin de réponses sur des alternatives au système économique actuel est grand. Mais la taz regrette l'absence d'un esprit batailleur, pourtant plus que jamais nécessaire. Les débats autour d'un monde plus juste, libéré de tout profit et de convoitise, sont une bonne chose. Mais selon la tageszeitung, le succès de ce congrès sur le capitalisme se vérifiera seulement si lors des journées d'action du 28 mars et du 16 mai, des dizaines de milliers de personnes défilent dans les rues de Berlin et Francfort.