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Cameroun, une campagne électorale compliquée

Henri Fotso
7 février 2020

Les Camerounais iront aux urnes dimanche (09.02.20) pour élire 360 conseils municipaux et 180 députés. La Campagne électorale qui s’achève ce vendredi (07.02.20) s’est déroulée dans une atmosphère en demi-teinte.

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Kamerun Präsidentschaftswahl Wahlkampf | Anhänger von Maurice Kamto
Image : DW/H. Fotso

Si le recul de Boko Haram a permis une campagne électorale presque sereine dans la région de l’Extrême Nord, le radicalisme sécessionniste dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a porté un sérieux coup aux manifestations politiques.

Par peur d’attaques et par manque de moyens financiers, l’opposition est réduite à sa plus simple expression dans ces zones anglophones.

"Des autres partis, nous n’avons pas d’échos. Mais nous entendons le RDPC [parti au pouvoir, ndlr] qui bat campagne ici et là", explique un habitant de Limbe dans la région du Sud-Ouest du Cameroun.

Kedjang Henry Atembey, journaliste anglophone et candidat du SDF aux municipales à Douala V, confirme :

"Le gouvernement pourrait dépenser des milliards et des milliards dans la campagne, utilisant l’argent du contribuable, les fonctionnaires et les ministres du gouvernement, pour aller battre campagne pour le RDPC."

Le RDPC conserve son contrôle 

C’est dans ce contexte que le parti au pouvoir, le RDPC, affirme sa suprématie, par les voix de Ngo Elise Ildegarde et Nken Jacques, deux présidents de sous-sections à Douala, en zone francophone :

"Il n’y a pas d’opposition au Cameroun. Il n’y a qu’un seul parti. Nous le connaissons. Le SDF, l’UPC, l’UDC et les autres sont comme les enfants d’une même mère quand papa laisse l’héritage. Ils vont se chamailler mais ils vont toujours se retrouver."

"On avait peur du MRC, ça il faut l’avouer. Il faut être réaliste. Le MRC nous a favorisés en n’allant pas à ces élections. Donc le MRC nous a créés un boulevard", confirme Nken Jacques.

"Nous espérons être représentatifs......."

L’appel au boycott lancé par le MRC de Maurice Kamto ne semble donc pas arrêter la machine électorale au Cameroun. Salomon Njamen, candidat d’une coalition de cinq partis aux législatives à Douala II, explique qu'ils "respectent les décisions des partis qui ont décidé de boycotter tout simplement. Mais en attendant, nous allons, et espérons être représentatifs de ces Camerounais qui aspirent à un changement véritable".

L’intérêt de ce double scrutin pour les 360 communes du Cameroun, c’est de marquer un pas de plus vers la décentralisation qui consacrera plus de moyens financiers aux collectives territoriales.

Pour les populations anglophones en particulier, l’autre intérêt c’est de pouvoir retrouver la paix d’antan, au lendemain du 9 février.