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Cameroun: comparution de Maurice Kamto à Yaoundé

Elisabeth Asen
7 mars 2019

Maurice Kamto et ses partisans sont poursuivis devant un tribunal militaire pour des accusations d'hostilité contre la patrie et d'insurrection, des crimes passibles de la peine de mort.

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Kamerun, Maurice Kamto
Image : AFP/Getty Images

"On a l'impression d'assister à une chasse à l'homme" (Cyrille Rolande Bechon, directrice ONG "Nouveaux Droits de l'Homme")

Les avocats ont introduit une procédure en habeas corpus dont ils espèrent qu'elle pourra conduire à leur remise en  liberté de leurs clients. Ils récusent par ailleurs la compétence du tribunal militaire.


Ce jeudi, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et ses partisans seront fixés sur leur sort. Le juge du Tribunal de grande instance de Yaoundé va les interroger sur les faits qui leur sont reprochés, procéder à des vérifications et examiner les pièces à conviction.

Les avocats de Maurice Kamto sont confiants
Selon maître Emmanuel Simh, un des avocats des accusés, cette procédure pourrait ne rien changer car Maurice Kamto et ses partisans sont toujours poursuivis devant un tribunal militaire."Monsieur Kamto est toujours poursuivi devant un juge militaire. Le juge civil a été saisi simplement pour qu'il se prononce sur la demande de libération immédiate que nous avons formulée. Cela n'a pas de conséquences sur les poursuites en elles-mêmes. Le délibéré sera prononcé ce 7 mars et compte tenu des arguments, des faits que nous avons présentés devant le juge de l'habeas corpus, nous n'avons pas de raison de douter qu'il fera droit à notre demande et remettra en liberté immédiatement nos clients," souligne l’avocat.
Le tribunal militaire a en effet confirmé sa compétence pour juger Maurice Kamto ainsi que des centaines d'autres personnes arrêtées.
En attendant l'issue de l’audition aujourd’hui devant la justice civile, certaines ONG des droits de l'homme ont condamné l'arrestation et la détention prolongée de plusieurs militants du MRC, ainsi que l'ouverture de procédures disproportionnées à leur encontre. Une situation qui selon elles risque d'accroître le malaise politique au Cameroun.


Dénonciation des ONG
Cyrille Rolande Bechon est la directrice exécutive de l'ONG Nouveaux Droits de l'Homme, elle explique : "On a l'impression d'assister à une chasse à l'homme contre les militants du MRC. On a été informé que des gens ont été arrêtés uniquement parce qu'ils portaient des T-shirts du parti. Des femmes de ce parti ont été arrêtées alors qu'elles étaient là pour aider. D'autres ont voulu apporter des dons à leur camarades en prison mais n'ont pas été admis. Vous comprenez que c'est un abus de pouvoir et d'autorité," conclut-elle.

Kamerun Präsidentschaftswahl Wahlkampf | Anhänger von Maurice Kamto
Image : DW/H. Fotso


Si le juge civil venait à répondre favorablement à la demande des avocats du MRC, Maurice Kamto et ses partisans ne pourraient plus être détenus dans le cadre de cette affaire avant le jugement du tribunal militaire.