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Des voix s’élèvent pour la libération de Roch Marc Kaboré

Richard Tiéné
29 mars 2022

L'ancien président burkinabè est assigné à résidence depuis deux mois et le putsch qui a porté les militaires au pouvoir.

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Roch Marc Christian Kaboré
Image : PREFASO

Sa libération est de plus en plus exigée par les Burkinabè. De sources proches de l’ancien président, Roch Marc Christian Kaboré ne serait pas dans une résidence fixe mais changerait régulièrement de domicile sous la garde d’hommes armés.

Si au départ la junte avait évoqué des raisons de sécurité, il est à présent inadmissible, selon Alassane Bala Sakandé, le président de l’ex-parti majoritaire MPP, qu’il soit toujours entre les mains des soldats : "Aujourd’hui seulement son médecin, ses aides de camp, ses enfants et son épouse, peuvent le voir, et ce pour une heure. Qu’est-ce qu’il a fait pour mériter cela ?"

Ecoutez le reportage de notre correspondant à Ouagadougou...

Mais les militaires au pouvoir n’ont pas apprécié cette déclaration qui a eu pour conséquence l’interpellation de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé.  A Ouagadougou, les avis divergent au sujet de cette assignation à résidence de Roch Marc Christian Kaboré.

"On ne voit pas pourquoi on le garde là-bas ? On n’entend rien venant de lui. Pourquoi ne pas le libérer ? Depuis qu’ils ont pris le pouvoir on ne voit pas de changement", estime un habitant. Pour cet autre burkinabé, opposé à l’assignation à résidence de Roch Marc Christian Kaboré, "le MPSR doit veiller à sa sécurité. Il doit permettre à son médecin de le voir régulièrement pour contrôler sa santé parce que s’il lui arrive malheur, ils seront les premiers responsables."

La crainte de révélations ?

Mais de plus en plus de voix d’autorités politiques, coutumières, religieuses, et d’acteurs de la société civile ou de citoyens, réclament la libération de l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré. 

"La place des militaires est dans les casernes"

De l’avis de Alexandre Sankara, ancien député et vice-président des progressistes unis pour le renouveau, l’ex-président libre pourrait faire des révélations qui dérangeraient beaucoup de monde :

"L’argument de sa propre sécurité avancé pour justifier sa détention ne tient pas la route. Les vraies raisons à mon avis sont à aller chercher ailleurs. Je pense plutôt que les nouveaux hommes forts veulent bien assoir leur pouvoir avant de prendre le risque de libérer le président Kaboré. Libre, il pourrait faire des révélations qui pourraient inquiéter le nouveau régime notamment sur les véritables conditions de sa chute, les véritables motivations de sa reddition, sur l’implication, le rôle ou la responsabilité de certains acteurs actuels dans les échecs en matière de lutte contre la sécurité, en l’occurrence le dossier Inata."

A (re)lire également : La transition au Burkina, trop longue selon la Cédéao

Le régime en place pourrait, selon différentes sources, négocier avec Roch Marc Christian afin d’obtenir son silence une fois libre.