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Au Burkina, "L'Observateur Paalga" dans le viseur du CSC

29 novembre 2024

Jeudi après-midi [28.11.24], le directeur de publication et un journaliste du quotidien burkinabè L’Observateur Paalga étaient convoqués au Conseil supérieur de la communication.

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Le journal l'Obeservateur Paalga au Burkina Faso
L'Observateur Paalga est l'un des journaux les plus lus du Burkina Faso Image : Olympia de Maismont/AFP

Le motif exact de la convocation ne leur était pas encore connu en se rendant au Conseil supérieur de la communication (CSC), mais le directeur de la publication savait qu'il serait question d’un article publié le 17 octobre et intitulé "Des généraux comme s’il en pleuvait". Un article moqueur sur les promotions-éclairs d’officiers au sein de l’armée malienne et la propansion des militaires à s'"auto-cadeauter". 

Le CSC estime que cette publication représente un "manquement à la loi, à l'éthique et à la déontologie journalistique". L’Observateur Paalga a été créé au début des années 1970. Son ton est souvent ironique, les articles se font volontiers critiques, y compris sur l’actualité politique des autres Etats de la sous-région.

Cette convocation au CSC fait écho à la suspension récente, au Mali, de la chaîne Joliba TV, qui avait formulé des reproches à l’encontre des dirigeants militaires du Burkina Faso

Inquiètudes des professionnels des medias

Les menaces qui pèsent sur la liberté de la presse dans le pays inquiète les organisations professionnelles à l’intérieur du Burkina Faso comme à l’extérieur. Plusieurs journalistes ont été incarcérés ou envoyés au front ces derniers mois, quand leurs publications n’ont pas eu l’heur de plaire aux autorités en place.

Pour information : aucun journaliste burkinabè n’a accepté de répondre à nos questions sur leurs conditions de travail au Burkina Faso. Hors micro, l’un d’entre eux s’inquiétait de la mise en œuvre – je cite - d’un « axe de répression transversal dans les pays de l’AES ».

Toutes les personnes interrogées ont indiqué craindre pour leur vie ou celle de leurs proches si elles s’exprimaient trop ouvertement. Un autre confrère a justifié son refus de témoigner sur nos ondes par ces mots – je cite : « Un bon journaliste, c’est d’abord un journaliste vivant ». 

Fin octobre, une cinquantaine de journalistes africains et Reporters sans frontières (RSF) ont publier une tribune dans le quotidien français "Le Monde" pour demander au régime du capitaine Ibrahim Traoré de s’exprimer sur le sort de quatre de leurs confrères disparus.