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Burkina Faso : éviter une posture frontale après le putsch

Reliou Koubakin
31 janvier 2022

C'est un appel de l'International Crisis Group après le putsch. L'ONG souhaite un dialogue entre la junte et la Cédéao pour le retour des civils au pouvoir.

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La junte sur la télévision publique lors de l'annonce du putsch le 24 janvier dernier
La junte sur la télévision publique lors de l'annonce du putsch le 24 janvier dernierImage : Radio Télévision du Burkina/AFP

Alors que la Cédéao et l’Union africaine ont suspendu le Burkina Faso, l’International Crisis Group demande aux partenaires internationaux de Ouagadougou une posture moins dogmatique et plus en nuance. 

Pour l’ONG, même si le putsch du 24 janvier est condamnable, il "répond à une situation sécuritaire chaotique du pays". 

Exaspérations des populations

Les auteurs de l’article citent deux attaques djihadistes qui ont exaspéré les Burkinabè : l’attaque de Solhan en juin dernier, qui a fait 160 morts, et l’attaque d’Inata en novembre qui a conduit à la mort de 53 gendarmes qui étaient sortis chasser car ils n’étaient plus approvisionnés en nourriture. 

Cette attaque a été vécue, selon l’ICG, "comme le point de non-retour de cette insécurité persistante par de nombreux Burkinabè". Les civils lassés des attaques, ont donc soutenu le départ du président Roch Marc Christian Kaboré. 

Depuis l’indépendance, l’armée a souvent joué un rôle de régulateur ou d’ultime recours dans les graves crises politiques que le pays a traversées, note l’organisation.

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Sanctions contre-productives

Burkina Faso | Neue Militärjunta
Image : Xinhua/imago images

Les sanctions classiques, comme la suspension de la Cédéao, les sanctions économiques ou la fermeture des frontières pourraient alors être contre-productives et amener le Burkina Faso à se tourner vers d’autres partenaires alternatifs, la Russie en l’occurrence, estime l’ICG qui invoque le cas malien dans lequel "la posture de fermeté, affichée par des partenaires importants comme la France, a dressé beaucoup de Maliens contre Paris et la Cédéao". Les partenaires internationaux du Burkina Faso gagneraient à ne pas se heurter frontalement aux militaires au pouvoir et à accompagner au mieux cette transition, soutient l'ICG. 

L’International Crisis Group semble anticiper une colère des Burkinabè alors qu’une réunion de la Cédéao est prévue jeudi prochain à Accra au Ghana.  

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L’organisation poursuit en estimant que cette nouvelle junte au pouvoir pourrait former un « axe de régimes militaires » en Guinée et au Mali pour résister à la pression des partenaires extérieurs.

L’ICG préconise donc un appui des Etats-Unis et de l’Union européenne pour un dialogue entre la junte et la Cédéao sur la nécessité d’un retour à l’ordre constitutionnel.