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Botswana, 50 ans de démocratie

30 septembre 2016

Depuis son accession à l'indépendance le 30 septembre 1966, le Botswana fait figure de modèle démocratique sur le continent africain. Ce qui ne veut pas dire que tout est parfait dans ce pays d'Afrique australe.

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Botswana Feierlichkeit zum 48. Unabhängigkeitstag
Image : picture alliance/AA/K. Mathe

Il y a tout juste 50 ans, l'ancienne colonie britannique accédait à la souveraineté internationale de façon pacifique, sans effusion de sang. Selon Ndulamo Anthony Morima, le 30 septembre est jour de joie pour les habitants du Botswana. L'écrivain et analyste politique vit à Gaborone, la capitale. Il est fier de son pays qui n'a jamais connu de guerre civile depuis son indépendance.

"Depuis le début nous avons eu des élections libres et équitables, ainsi qu'une démocratie multipartite. Les partis de l'opposition n'ont jamais été obligés de se cacher. Le système judiciaire est indépendant, et quand des juges prononcent des jugements contre le gouvernement celui-ci l'accepte."

Premier pays d'Afrique au classement de Transparency International sur la perception de la corruption, le Botswana semble profiter pleinement des richesses de son sous-sol. Les recettes de l'exploitation du diamant, par exemple, sont investies dans le système de santé et la diversification de l'économie.

Lauréat du Prix Mo Ibrahim

Festus Mogae a obtenu le Prix Mo Ibrahim en 2008 pour avoir su transmettre son engagement démocratique à son successeur Ian Khama
Festus Mogae a obtenu le Prix Mo Ibrahim en 2008 pour avoir su transmettre son engagement démocratique à son successeur Ian KhamaImage : picture-alliance/ dpa

En matière de démocratie, le pays est également au sommet. Son ancien président Festus Mogae a été un des rares dirigeants du continent à avoir obtenu le Prix Mo Ibrahim de la bonne gouvernance, en 2008. Un engagement poursuivi par ses successeurs. Après avoir été longtemps discrets sur la scène diplomatique, les dirigeants du Botswana osent aujourd'hui critiquer les abus chez leurs voisins du Zimbabwe, du Soudan ou même du Burundi. "Nos présidents sont obligés, en tant que chefs d'État, de condamner ouvertement ceux qui abusent de leur pouvoir et laissent souffrir leur peuple, explique Ndulamo Anthony Morima. Cela est juste car ils peuvent ainsi exercer des pressions."

Le revers de la médaille

Le Botswana peut toutefois aussi balayer devant sa porte, notamment en ce qui concerne le secteur de la liberté de la presse. La campagne de la présidentielle de 2014, a été marquée par des tensions entre les journalistes et le président Ian Khama. Et en période électorale, la radio et télévision publique n'accorde pas un temps de parole égal au pouvoir et à l'opposition.

Une autre ombre au tableau est la manière dont le Botswana traite ses minorités, en particulier les membres de l'ethnie des San, souvent appelés « bushmen » en raison de leur mode de vie proche de la nature. Cela ne va pas avec l'image que s'est façonné le pays, estime Linda Poppe, coordinatrice de l'organisation allemande Survival International : "Le Botswana se présente comme un pays respectueux de la nature, notamment pour attirer les touristes. Il a décrété une interdiction de chasse sur tout le territoire. Les Bushmen sont devenus gênants et ont été sommés de quitter la région."

Le droit des bushmen à vivre sur leur territoire est inscrit dans un jugement de la cour suprême depuis dix ans, mais le gouvernement l'ignore systématiquement. Les bushmen ont donc peu de raisons de se réjouir en ce jour de fête nationale.