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Bonoua au rythme des législatives en Côte d'Ivoire

Julien Adayé
3 mars 2021

Bonoua, à 60 kilomètres d’Abidjan, a été l’épicentre de la désobéissance civile lancée par l’opposition avant et après la présidentielle d’octobre 2020.

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Pascal Affi N'guessan et l'opposition veulent la majorité à l'Assemblée nationale
Pascal Affi N'guessan et l'opposition veulent la majorité à l'Assemblée nationaleImage : Sia Kambou/AFP

Dans cette ville, les affrontements communautaires ont fait plusieurs victimes et de nombreux dégâts.

A quelques jours du scrutin législatif du 6 mars, notre correspondant s’est rendu dans cette localité où l’opposition qui avait boycotté l’élection présidentielle, est cette fois, en campagne pour les législatives.

La ville a retrouvé son calme après les violences de la présidentielle de 2020.

Cette localité a toujours été favorable au FPI de Laurent Gbagbo et au PDCI de Henri Konan Bédié.

Au quartier général de la liste de l’opposition, pilotée par Joseph Ekra du FPI, une dizaine de jeunes sont présents. Ils ont le visage fatigué et sont vêtus de tee-shirts à l’effigie des deux candidats de l’opposition. Adjé parle de l’union du PDCI et du FPI.
"Ce matin, je suis au QG de mon candidat. C’est le vrai choix de Bonoua. Parce que je vois que le FPI et le PDCI est un brassage. En tout cas vraiment c’est bienvenu et le meilleur reste à venir’’, dit Adjé.

 

Bonoua après les violentes manifestations

Mobiliser les militants

Juste à côté, Pierrette, une sympathisante de l’opposition, s’occupe de distribuer du pain et un sachet de bouillie aux militants qui aident à cette campagne. "Nous sommes en train de partager le petit-déjeuner, pour que tout le monde puisse être en forme pour la suite de la campagne’’, explique Pierrette.

Fulgence et Jeanne font partie des bénévoles chargés d’aller à la rencontre des électeurs. Pour elles, avec la longue absence du FPI branche Laurent Gbagbo, les militants étaient démobilisés. Mais surtout, il faut désormais leur expliquer les raisons de la nouvelle alliance avec le PDCI.

"On n’a pas voté en 2020, donc j’aimerais que pour les élections législatives, tout le monde aille voter pour soutenir le FPI et puis le PDCI", lance Fulgence. Pour Jeanne, "Cette année on fait du porte-à-porte pour expliquer aux mamans et aux sœurs pourquoi on doit voter. Et pourquoi le FPI et le PDCI se sont mis ensemble pour aller à cette élection. Il fallait qu’on le leur explique. Et nous le leur avons expliqué en long et en large."

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Les raisons d'une participation

Pour le Président Ouattara, il s'agit de conserver la majorité à l'Assemblée nationale
Pour le Président Ouattara, il s'agit de conserver la majorité à l'Assemblée nationaleImage : Getty Images/AFP/S. Kambou

Un peu plus tard, le candidat tête de liste arrive au QG de campagne. Joseph Ekra ne cache pas sa joie de voir son parti, le FPI, revenir dans le jeu démocratique. "Un sentiment de joie parce que nous avons attendu longtemps. Nous avons essayé durant la présidentielle de trouver des solutions pacifiques au changement mais ça n’a pas été possible. Il y a eu beaucoup de morts. Aujourd’hui, il s’agit d’un autre pouvoir, le pouvoir législatif. Nous pensons que si nous y allons et que nous avons la majorité, nous pouvons faire changer beaucoup de choses’’, estime Joseph Ekra.

Le reportage de notre correspondant à Bonoua

Bonoua est la ville natale de Simone Ehivet Gbagbo, l’ex-première dame et cadre du FPI. Même si elle n’a pas officiellement participé au choix des candidats engagés dans la course aux législatives, elle garde un œil sur la compétition et espère que le tandem FPI-PDCI à Bonoua enverra des députés à l’Assemblée nationale à l'issue de ces législatives.