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Birmanie : 19 ans après le scrutin "volé"

Anne-Julie Martin / Audrey Parmentier27 mai 2009

C'est le 19ème anniversaire des élections "volées" en Birmanie. Des élections législatives remportées à l'époque par le parti d'Aung San Suu Kyi, mais qui n'ont jamais été reconnues par les militaires.

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Aung San Suu KyiImage : AP

Mesures de sécurités renforcées aujourd'hui. La junte birmane a mis plusieurs sites sous haute surveillance, dont le siège de la Ligue nationale pour la démocratie, le parti d'Aung San Suu Kyi. Des centaines de membres du LND ainsi que des diplomates occidentaux ont toutefois réussi à organiser une cérémonie. Ils ont lâché dans le ciel des colombes et des ballons avant d'observer une minute de silence et d'allumer des bougies.


Le 27 mai 1990, le LND remporte une victoire écrasante aux élections pluralistes, avec 392 des 485 sièges en compétition. Mais les militaires au pouvoir depuis 1962 refusent de reconnaître les résultats et ordonnent l'arrestation d'Aung San Suu Kyi. Dès lors, elle sera privée de liberté la majeure partie du temps, incarcérée ou assignée à résidence en quasi-isolement.


A 63 ans, l'opposante est actuellement jugée dans la prison d'Insein au nord de Rangoun. Elle est accusée d'avoir enfreint les règles de sa dernière assignation à résidence, qui aurait dû arriver à échéance aujourd'hui. Pour ses partisans, cette procédure vise à la maintenir en détention, au moins jusqu'au lendemain des élections de 2010, afin de l'écarter du processus.


Les appels de la communauté internationale pour la libération de la Prix Nobel de la Paix se multiplient. Hier, le président américain Barack Obama a dénoncé un "procès-spectacle" basé sur de fausses accusations. A l'occasion du sommet de l'Asem qui réunissait les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne et d'Asie, certains membres de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est ont également joint leur voix aux critiques.

"Pendant les débats ici au sommet Asie-Europe, j'ai pu observer que le ton avait changé chez nos collègues asiatiques, explique le secrétaire d'Etat britannique aux Affaires étrangères, Bill Rammell. Longtemps ils ont défendu le point de vue selon lequel il s'agissait des affaires de la Birmanie et de sa souveraineté. Alors que maintenant ils sont d'accord pour reconnaître que les actes du régime birman ont des répercussions sur toute la région. Cela concerne par exemple le nombre croissant de réfugiés qui fuient vers les pays voisins". La Chine, elle, reste pour l'instant sur sa position : elle ne se mêle pas de ce qui ne la concerne pas.