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Berlinale, 61ème, on tourne !

11 février 2011

Berlin accueille pendant une dizaine de jours l'un des plus grands rendez-vous internationaux du cinéma. Près de 400 films vont être projetés entre le 10 et le 20 février dans la capitale allemande.

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Image : AP

L'année dernière, la Berlinale fêtait ses 60 ans. Un chiffre rond pour un anniversaire rondement mené, à tel point que pour 2011 Dieter Kosslick, le directeur du Festival du film de Berlin, a souhaité une 61e édition plus sobre.

Dieter Kosslik Berlinale
Dieter Kosslick, le directeur du Festival de BerlinImage : AP

« Il s'agissait pour nous de revenir un peu aux sources en essayant de faire un programme un peu différent. On est parti à la découverte des nouvelles formes, des nouvelles tendances du cinéma mondial. J'entends par là des films tournés en 3 dimensions par exemple. Ils sont au nombre de quatre dans le programme officiel. »

L'un des quatre films en question est "Pina" du réalisateur allemand Wim Wenders. Pina comme Pina Bausch, la célèbre chorégraphe décédée en 2009. Ce film est cependant hors-compétition tout comme celui des Frère Cohen, "True Grit", projeté en ouverture.

Seize films en compétition

La Berlinale fait cette année la part belle à des réalisateurs peu connus, notamment des jeunes réalisateurs. En tout, 16 films tenteront de remporter l'une des prestigieuses récompenses de la Berlinale : un Ours d'or, ou des Ours d'argent. Du côté des sujets abordés, les histoires de couple et la violence sont deux thèmes qui ressortent particulièrement de la sélection de cette année, comme l'explique Dieter Kosslick, directeur du festival :

« La violence et comment briser la spirale de la violence. Quant aux histoires de couple, ce ne sont pas des histoires à caractère vraiment privé. Elles traitent plutôt d'une sorte d'impossibilité objective d'aller l'un vers l'autre, de s'aimer. Et cet isolement est universel. Savoir comment façonner une relation, c'est un question qui existe dans le monde entier. »

Histoire de vengeance en Albanie, retour sur l'accident de Tchernobyl ou conflits internes d'un médecin allemand vivant au Cameroun, on ne peut pas dire que la cuvée Berlinale 2011 prête beaucoup à rire.

Jafar Panahi : le grand absent

Autre chose qui ne fait pas rire cette année : l'absence de Jafar Panahi qui devait faire parti du jury présidé par l'actrice Isabella Rosselini. Condamné à six ans de prison et à 20 ans d'interdiction de tournage notamment pour des actions de "propagande contre le régime" iranien, le cinéaste avait remporté en 2006 un Ours d'argent pour son film "Hors jeu". Dieter Kosslik a d'ailleurs décidé de projeter ce documentaire-fiction qui raconte les aventures d'une jeune fille passionnée de football, le 11 février, premier jour du festival et jour anniversaire de la Révolution iranienne.

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La chaise vide de Jafar PanahiImage : dapd

Une manière de marquer le coup et de signifier que la Berlinale refuse les entraves à la liberté d'expression. Pas question de soutenir les régimes qui mettent des artistes en prison avant même que leur film n'ait vu le jour, pas plus que des régimes qui laissent tourner mais où les cinéastes ont tellement peur des représailles qu'ils n'osent pas présenter leurs œuvres à Berlin. C'est le cas en Chine par exemple, comme l'explique Christoph Terhechte. Il dirige la section Forum du festival :

« Les Chinois se donnent bien-sûr du mal pour se faire une place sur le marché international du cinéma et ils s'en donnent aussi pour contrôler quels films arrivent sur ce marché. Les films qui nous intéressent nous - des films tournés par des réalisateurs indépendants et renommés - sont souvent interdits. C'est évidemment très dommage mais cela ne nous empêche pas de rester fidèles à notre principe : nous ne retenons que des films que nous voulons vraiment montrer. »

La section Forum que dirige Christoph Terhechte est aussi celle qui a retenu "Viva Riva" du réalisateur congolais Djo Tunda Wa Munga et "Etat de violence" une coprodution franco-sud-africaine. La présence de cinéastes du continent africain au Festival berlinois reste malheureusement bien maigre. A noter, comme chaque année, le Talent Campus, organisé en parallèle de la Berlinale et qui constitute une plate-forme inespérée pour les jeunes réalisateurs - notamment africains.

Auteur : Konstanze von Kotze
Edition : Sébastien Martineau