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Bakiev l'indécis

22 avril 2010

Deux semaines après avoir été renversé par un soulèvement populaire, Kourmanbek Bakiev a affirmé hier qu’il était toujours à la tête du Kirghizstan.

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"J'ai été élu président par la population kirghize et aucun pouvoir ne peut m'arrêter", a déclaré Kourmanbek Bakiev mercredi à Minsk.Image : AP

Le président déchu avait quitté le pays le 15 avril et officiellement donné sa démission. Mais alors que le gouvernement de transition vient de promettre des élections pour le mois d'octobre, le sud du Kirghizstan reste fidèle au dirigeant en exil.


Kirgistan Kirgisien Rosa Otunbajewa in Bischkek
Le gouvernement intérimaire mené par Rosa Otounbaïeva a annoncé des élections pour le 10 octobre.Image : AP

Kourmanbek Bakiev se voit encore comme le président légitime du Kirghizstan, écrit la Süddeutsche Zeitung, le seul à pouvoir garantir le respect de la constitution. Il ne reconnaît même pas sa propre démission. Depuis la Biélorussie où il s'est réfugié, le chef d'Etat déchu tente de semer le désordre. Il est encore trop tôt pour dire s'il arrivera à pousser ses partisans à la révolte contre le gouvernement intérimaire. Mais pour l'instant, Kourmanbek Bakiev entrave toute tentative de stabiliser le pays.

Pour la Berliner Zeitung, on pourrait presque rire de l'indécision de Kourmanbek Bakiev, si elle ne reflétait pas la situation en suspens au Kirghizstan. L'anarchie ne règne pas seulement dans le sud du pays, mais visiblement aussi dans la capitale, Bichkek. Le gouvernement de transition n'a pas réussi à empêcher les pillages, il n'était même pas d'accord sur qui désigner comme ministre de l'Intérieur. Ses membres pensent à l'élection présidentielle qui approche et se disputent déjà pour savoir qui sera le plus fort. Au moins la communauté internationale, elle, s'est décidée vite : ni Moscou, ni Washington, ni le Kazakhstan voisin ne considèrent plus Kourmanbek Bakiev comme le président.

Flash-Galerie Wochenrückblick 16 KW 2010 Verteidigungsministerium
Lors d'une rencontre avec le ministre allemand de ka Défense, Karl-Theodor zu Guttenberg, le général Stanley McChrystal a qualifié l'Allemagne de "partenaire déterminant" en Afghanistan.Image : AP

La Frankfurter Allgemeine Zeitung revient de son côté sur la visite en Allemagne du commandant des forces de l'Otan et de l'Isaf en Afghanistan, le général américain Stanley McChrystal. Depuis qu'il a pris ses fonctions, la stratégie s'est radicalement transformée. La protection de la population civile a la priorité absolue. Le général McChrystal l'a expliqué hier au gouvernement d'Angela Merkel et a par la même occasion salué l'engagement allemand. C'est le genre de déclarations que l'on aime entendre à Berlin. Mais les doutes persistent : est-ce que la nouvelle stratégie n'invite pas les rebelles à perpétrer plus d'attaques en se servant de la population civile comme bouclier ? Car dans ce cas-là, ils n'auraient pas de réaction à craindre.

Le journal die Welt est plus radical : d'autres soldats allemands vont tomber en Afghanistan. Il serait temps de laisser de côté les sondages et les querelles de partis, de préparer l'opinion publique et de mieux équiper la Bundeswehr pour les nouvelles tâches qui l'attendent. Le général McChrystal aurait dû s'exprimer devant les députés allemands pour évoquer la situation.

Auteur : Aude Gensbittel

Edition : Fréjus Quenum